Participer à une réunion dans une salle dont les fenêtres donnent sur un parc où des peupliers flamboient dans le soleil.
Sortir ses affaires et se rendre compte que tout autour, surgissent des tablettes qui restent des tablettes, d’autres qui s’accrochent à des claviers, s’ouvrent aussi de petits ordinateurs dont les claviers étroits obligent les doigts à devenir aussi fins que des bâtonnets.
Etaler sans complexe sur la table le grand cahier en moleskine dont les pages sont couvertes d’écritures, de schémas, de dessins, de numéros de téléphone et de post-it et décapuchonner le stylo plume.
Pendant trois heures, prendre des notes, regarder la conférencière, regarder les arbres, regarder les voisins et les voisines dont les yeux sont capturés par les claviers. Au moment du déjeuner, aller dans la cour ramasser une belle feuille de peuplier, rousse et jaune, et la coller, l’après-midi commencée, au milieu de la page.
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Un week end où on prend son temps.
Prendre le temps de répondre à du courrier en retard.
Prendre le temps de classer les papiers qui traînent sur le bureau.
Prendre le temps de faire un point sur le planning des jours à venir.
Prendre le temps de ranger l’armoire pour mettre sur le devant ce qu’on mettra plus souvent durant l’hiver.
Prendre le temps de plier le linge et de faire le repassage.
Prendre le temps de faire les carreaux de la cuisine.
Prendre le temps d’aller faire un tour dans le jardinet et de se rendre compte, ainsi, qu’un tout petit cyclamen pousse au milieu du gravier.
Prendre le temps de brosser les chats.
Prendre le temps d'aller marcher le long de la corniche de Tamaris.
Prendre le temps, à la fin du repas, de parler avec sa moitié et de l’écouter aussi.
Prendre le temps de lire dans le journal un long article sur Marie de Hennezel.
Prendre le temps de réfléchir.