Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 3

  • Les pages du ciel.

    Lundi. C’est un ciel gris, tout uniformément gris. Et tellement près qu’on se souvient de quelques mots d’une chanson de Jacques Brel : « avec un ciel si bas qu’on pourrait le toucher ».
    Mardi. De beaux gros cumulus blancs jouent à cache-cache avec le soleil. Alors, parfois on est dans l’ombre, et puis l’instant d’après, on ne l’est plus et il faut remettre sa main en visière. C’est rigolo.
    Mercredi. Malgré le froid aigu, on ne reste pas dans le roof le temps de la traversée car on a toujours soif du ciel. Le mistral en balayant toute trace de nuage a rendu parfaite la netteté des teintes et quasi primaires les couleurs de sa palette : blanc et vert pour les collines, bleu pour la mer et pour le ciel.
    Jeudi. A l’est, là où on repère le prochain lever du soleil car le ciel se rosit, de grandes cheminées de nuages violets s’élèvent au plus haut : est-ce le train de la nuit qui s’enfuit au plus vite ?
    Vendredi. C’est la nuit encore. Tout est bleu de Prusse, sauf la lune, bien sûr, brillamment croissantée. Une étoile, tout près d’elle, comme une mouche sur le visage d’une belle princesse, fait un décor parfait pour un dessin d’enfant.
    Samedi. Ciel en aquarelle en ce début de matin puisque de larges bandes roses et bleues sont tracées çà et là comme aurait pu le faire un peintre amateur qui ne sait pas encore dessiner les nuages. Le soleil est dans une brume très claire et mousseuse. On se doute que, quand il sera levé, il sera éblouissant, en concurrence, c’est certain, avec les mimosas.



  • La question du lundi : de la peur.

    Karen Blixen continue à inspirer moult réflexions. Dans une lettre de 1928, elle écrit :

    « … il me semble que je suis parvenue, en ce qui me concerne, à la conclusion suivante : toute angoisse est en fait nerveuse parce qu’il n’y a rien dont on doive avoir peur. Je veux dire par là que, naturellement, on peut avoir peur d’être tué, d’attraper une pneumonie, d’aller dans le fossé avec sa voiture, etc – tous ces risques existent bien sûr dans la vie, - mais il ne faut pas s’effrayer à cette idée, - car il n’y a rien dans la vie qui vaille que l’on prenne peur ».

    Ici, de là où on parle, on a eu longtemps peur, quand on était enfant surtout, car la vie n’était pas facile. Elle n'a pas forcément été aisée par la suite mais, peu à peu, au hasard des rencontres, des lectures et d'un long questionnement, elle a été remplacée par une confiance inébranlable dans la vie. A tel point qu’on pense, comme Karen Blixen, que la mort est un risque parmi d’autres, et c’est tout.

    Et vous, avez-vous eu peur ? avez-vous réussi à canaliser cette peur ? Ou bien cette peur continue-t-elle à mener votre vie ?