Grâce à une amie chère et attentive, on a écouté une belle émission sur France Inter, Une journée particulière, consacrée à Ernst Zürcher. Ce forestier y explique que chaque arbre a une sphère qui lui est propre. Un monde entier qui part des racines et va jusqu’à la cime. En parlant des arbres, il montre combien ceux-ci lui sont proches et familiers. « Le bruit du vent à travers le bouleau est très différent du bruit du vent à travers un chêne. »
Il « milite pour (…) replacer (les arbres) au cœur de nos vies, afin de nous aider à prendre soin de nous-mêmes, des autres et de la planète. » « Les arbres permettent de se réaligner un peu. »
D’où la question du lundi : Et vous, croyez-vous aussi que la forêt soigne ?
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Bien tout ranger.
Bien tout ranger, car une maison rangée aide l’esprit à être au calme. Si chaque chose est à sa place, c’est pareil pour la vie. Parfois, on garde certaines choses dont on ne se sert pas, ou si rarement, qu’on pourrait s’en débarrasser mais à chaque grand rangement d’automne ou de printemps, on se rend compte que ce n’est pas possible. On ne comprend pas toujours pourquoi on se dit à chaque fois qu’on garde encore cette chose cassée, abîmée, inutilisable, encombrante, si ce n’est qu’elle est liée à notre vie et que la donner ou la jeter serait faire place à un vide qu’on ne peut pas encore supporter. La savoir rangée quelque part, au bas d’une armoire, sur l’étagère du haut d’un cagibi impeccablement dépoussiéré, dans une malle au grenier, c’est certainement rassurant : cette chose est là, bien rangée, à sa place, sans prendre trop de place, sans risque qu’on se heurte à elle en passant, qu’on trébuche sur elle en allant et venant, qu’on ait à la pousser pour attraper ce dont on a vraiment besoin au quotidien. Peut-être même qu’un jour, entre deux grandes périodes de rangement, on l’aura oubliée ou du moins on ne saura plus pourquoi on l’avait gardée. Alors on l’attrapera facilement puisqu’elle est bien rangée, déjà même empaquetée, pour l’amener à la déchetterie ou à la ressourcerie.
C’est un peu pareil pour les gros chagrins, les immenses douleurs, les cruelles questions sans réponses.