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  • Arc-en-ciel, bogues déjà.


    Arc-en-ciel : Le matin, la fontaine est encore à l’ombre grâce aux paulownias et aux pins qui l’entourent, ce qui la rend encore plus rafraîchissante. Mais le soir, elle est en plein soleil et c’est alors bien souvent qu’un arc-en-ciel se laisse voir dans l’eau jaillissante et ses innombrables gouttelettes. C’est possible que les arc-en-ciel aiment aussi les fontaines où ils vont se rafraîchir.

    Bogue : C’est en marchant sur le petit chemin qui se terminera, un fois dépassé les grands arbres, par un promontoire où un banc accueille les passants, que la petite bogue s’est signalée. Elle est vraiment toute petite, à peine piquante dans la paume de la main et avant de reprendre la promenade, elle est reposée là où elle était tombée afin de ne pas bousculer plus avant le grand ordonnancement de la vie. Il ne doit donc pas être loin, le châtaignier… Juste un peu plus loin, une autre petite bogue, de ce même vert printemps, est un indice. En levant la tête, l’arbre est bien là, déjà décoré d’une myriade de bogues vertes au milieu de ses feuilles tout aussi vertes. C’est qu’alors il y aura un automne.

  • Buddleia, Philippe Jaccottet-Gustave Roud


    Buddleia : Juste après les tilleuls, le buddleia étend ses branches fleuries au-dessus du promontoire qui donne sur le lac, là où il y a un banc pour accueillir les temps de contemplation. Elles ne bougent pas. Elles aussi contemplent l’eau, le ciel, les montagnes, les nuages et écoutent le silence du matin. Mais voilà qu’un papillon arrive. Sachant certainement que l’arbre lui est dédié, il s’amuse à voleter de branches en branches. Il est rejoint par un autre, tout aussi bleu et, ensemble, ils vont et viennent avec tellement d’affairement, et sans doute d’amusement car c’est vraiment très drôle d’aller ainsi de branches en branches et de fleurs en fleurs, que leur vol, pourtant si léger, fait bouger les cônes violets des fleurs et les feuilles fines qui habillent les branches. Ainsi, tout le monde danse.

    Poésie : Quelques de mots de Philippe Jaccottet : « … nous ne devrions jamais cesser de donner aux choses fuyantes la brève couronne, la brève scintillation des mots. » (1)



    (1) Jaccottet-Gustave Roud, Correspondance, 1942-1976, Gallimard, Coll. « Les cahiers de la NRF », 2002, p. 285-286.