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MOISSONNER / Bonheur du jour quotidien - Page 118

  • Semelles de vent.

    Partir sac à dos, tout d’abord le long de la corniche, puis dans la forêt. Il fait merveilleusement beau : un peu de mistral pour faire baisser les températures et laisser le ciel impeccablement bleu, du soleil. Marcher tranquillement, le nez au vent. Près d’un pin, s’asseoir, sortir le pique-nique fait de pain et de fromage, d’une belle pêche blanche et d’un petit thermos de café. Se mettre pieds-nus. Ecouter des cigales, là pour peut-être quelques jours encore. Ecouter les branches des arbres chanter quand elles se frottent au vent comme des chats se frottent à des mollets d’humains. Au loin, un bateau fait retentir sa sirène. Ecrire des mots sur le petit carnet. Reprendre le chemin. Aller en bas s’asseoir sur un rocher et contempler la mer. Rentrer tout aussi tranquillement.

  • Femmes au crochet et au tricot.

    Aller voir une exposition magnifique de Joana Vasconcelos à l’Hôtel des Arts de Toulon. Autour du crochet et du tricot, des œuvres d’art créées, flamboyantes et tendres. Un petit film muet de quelques minutes montre des femmes crochetant et tricotant ; assises en rond ; sur une place ou dans une bibliothèque richement décorée ; n’importe où, en fait car elles font leur monde là où elles sont ; leurs mains s’affairent à un travail qu’on dit humble et que beaucoup méprisent ; il est lent et silencieux ; des mains jeunes ou marquées par l’âge et le travail ; des peaux blanches ou brunes ; des ongles lisses ou cassés, de ceux que plus aucune brosse ne pourra rendre neufs car le travail de force des années durant (retourner la terre, récurer les sols, …) les a marqués à jamais ; les crochets dansent entre les doigts avec une souplesse incroyable pour des tiges de fer ; on tire sur les fils de laine ; on regarde son ouvrage, on compte parfois des mailles, on reprend le rang ; on parle peu ; on sourit beaucoup.
    La vie est posée là, quotidienne et créative ; simplement cohérente.
    C’est beau.