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MOISSONNER / Bonheur du jour quotidien - Page 114

  • Les nuits d’été et Régine Crespin.

    Partir en début d’après-midi, pour un moment salle d’attente. Se rendre compte qu’on a oublié les lunettes. Revenir. Repartir. Se rendre compte qu’on a oublié le dossier. Revenir. Repartir. Craindre d’être fort en retard et sentir poindre une tension qu’on sait néfaste. A ce moment-là, à la radio, Régine Crespin chante Les nuits d’été de Berlioz. Garer la voiture sur une place de parking car ce chant-là entre au plus profond des âmes et on ne saurait faire autre chose tout en l’écoutant. Ecouter Régine Crespin chanter Les nuits d’été de Berlioz, c’est vivre.
    Alors, on écoute. Et il y a le ciel d’un bleu magnifique ; le Faron et le Coudon dont le soleil illumine les pierres blanches de leurs pentes jusqu’à les rendre comme des petits diamants ; la mer qui clapote son bleu d’outremer avec lequel les mouettes jouent joyeusement.
    On ose chantonner tout bas, en relevant quelques mots par-ci, par là.
    Quand le chant est terminé, on repart. Et on arrive à l’heure, finalement.

    Quand viendra la saison nouvelle,
    Quand auront disparu les froids,
    Tous les deux nous irons, ma belle,
    Pour cueillir le muguet aux bois.
    Sous nos pieds égrenant les perles,
    Que l’on voit au matin trembler,
    Nous irons écouter les merles siffler.

    …Mais ne crains rien, je ne réclame
    Ni messe ni De Profundis,
    Ce léger parfum est mon âme
    Et j’arrive du Paradis….
    …Ce léger parfum est mon âme
    Et j’arrive du Paradis….
    …Mon destin fut digne d’envie,
    Et pour avoir un sort si beau
    Plus d’un aurait donné sa vie….


  • Enveloppes doublées.

    En rangeant pour continuer dans le tri et l’allègement, retrouver des enveloppes bleues.
    Se souvenir immédiatement de l’époque où on les utilisait fait remonter dans ce temps d’avant où on avait du papier à lettres avec les enveloppes assorties. Celui-ci, on l’avait reçu en cadeau puisqu’à l’’époque, on faisait ce genre de cadeau. Dans toutes les papeteries, un rayon proposait un large choix. Le papier à lettres était présenté sous la forme d’une pochette avec d’un côté le papier lui-même, et de l’autre les enveloppes. On se souvient d’une marque, qui existe encore, Lalo. Une autre, Herbin, peut-être…. Souvent, les feuilles de papier étaient de petit format et il suffisait de les plier en deux pour les glisser dans l’enveloppe. Ces feuilles n’avaient rien à voir avec celles, blanches, de format A4 que, peut-être de guerre lasse maintenant, on utilise quand on écrit : on prend une feuille, comme ça. Celles des blocs de correspondance avaient une épaisseur, une trame ; y écrire, c’était tracer un sillon. Quant aux enveloppes, elles avaient souvent une doublure de papier très fin : personne n’aurait pu lire quoi que ce soit de ce qui était glissé à l’intérieur. C’est cette épaisseur qui faisait aussi toute la qualité. Et, dernier détail, mais pas des moindres, le dos de forme triangulaire qu’on colle pour sceller le pli, était légèrement, très très légèrement cranté.
    Dans la boîte où étaient posées les enveloppes bleues, il y en avait d’autres. Des blanches. Très épaisses aussi. L’inconvénient de ces blocs c’était que les feuilles partaient plus vite que les enveloppes. Et comme on n’aurait pas osé envoyer une lettre sur un papier qui ne serait pas assorti à l’enveloppe, on gardait les enveloppes dans un coin, au cas où.
    La demi-douzaine d’enveloppes bleues est désormais sur le bureau, en attente d’envois prochains. Peut-être qu’aujourd’hui, on peut se permettre un peu de fantaisie et mettre une feuille blanche ou jaune dans une enveloppe bleue ?