Sur le marché de la Seyne, des mirabelles.
- Bonjour Madame, vous avez des mirabelles ! Est-ce qu’elles sont bien mûres ?
- Sûr ! Goutez-en une, si vous voulez.
On goûte.
- Oui, elles sont bonnes. Mettez m’en un bon demi-kilo, s’il vous plait. Je vais faire un clafoutis ou une tarte, je vais voir.
- Eh, vous avez raison. Ca dure pas, les mirabelles, alors, il faut en profiter.
En rentrant, on se décide pour la tarte : son parfum sucré embaume la maison et va jusqu’au jardin du voisin qui finit par s’approcher et dire :
- Mais ça sent rudement bon, par ici.
MOISSONNER / Bonheur du jour quotidien - Page 216
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Mirabelles.
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Loto au village.
En fin d’après-midi, il est temps de se préparer pour partir au loto. En arrivant à la salle communale, il y a déjà du monde, et il faut faire la queue pour prendre les cartons. On parle des numéros qu’on veut avoir : le 7 parce qu’on l’aime bien, le 90 parce qu’il sort tout le temps, le 21 pourquoi pas. On fouille dans le tas et, muni des trésors en carton, on s’installe aux longues tables et on approche les petits cailloux qui serviront à marquer les numéros sortants. Certains ont leurs jetons. A chaque fois, on se dit qu’il faudrait qu’on en ait aussi. Des bleus.
Le jeu commence. La salle est bondée. On a repéré sur la liste des lots ce qu’on aimerait bien gagner.
Le 26 !
Ah, je l’ai ! Et trois fois, dis-donc.
Je l’ai pas. Il faudrait que le 56 sorte, j’aurais une quine.
Et bien moi, j’en suis loin.
Le 32 !
Je l’ai aussi !
Mais j’ai rien, moi… Je vais perdre.
Fais voir ? Ah oui, tu n’en as pas beaucoup…. Hé hé, moi, je vais gagner, tu vas voir.
Quine !
Qui c’est ? Qui c’est qui a une quine déjà ?
Il gagne quoi ? Une valisette ?
Ah, moi, j’aurais bien aimé la gagner, la valisette.
Et tout ceci se poursuit jusqu’à l’anti-loto, puis on reste là, on papote, on salue les uns et les autres jusqu’à ce qu’on dise : « Bon allez, on rentre, il est temps de dîner ».