Simplifier encore un peu plus le quotidien car tant de choses seront désormais inutiles.
Se sentir suffisamment en forme pour participer à nouveau au repas du partage, une fois par mois.
Faire le marché à Sanremo : des courgettes fleuries, des asperges sauvages, des blettes, du fromage, de la charcuterie, de la focaccia, sans oublier des croissants pour qu’au petit-déjeuner du lendemain à la maison on soit encore un petit peu en Italie.
Beurrer les tartines de quelqu’un.
Visiter les jardins Hanbury au printemps. Dire bonjour aux arbres qu’on croise sur les sentiers qui montent ou descendent, c’est selon. En enlacer plusieurs. Un jeune homme qui passait par là reste un instant à observer, puis, lui aussi, vient contre un arbre et, avant de fermer les yeux la joue tout contre le tronc, sourit.
Recevoir une amie chère à la maison et parler parler parler toute l’après-midi de la vie, des livres, de l’écriture.
Lire avec délices La vie secrète des arbres, de Peter Wohlleben.
Sortir les fauteuils de jardin qu’on vient de repeindre en gris et leur mettre leurs nouvelles toiles blanches. Immédiatement, la petite minette de la maison s’installe confortablement au soleil pour faire une grande toilette.
Ecouter Les tendres plaintes de Rameau après que quelqu’un ait parlé avec enthousiasme d’un roman du même nom écrit par Yôko Ogawa.
MOISSONNER / Moisson - Page 234
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Moisson.
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Moisson.
Choisir à la mercerie Un jour à San’ des étiquettes brodées pour les coudre sur la layette qu’on va tricoter : Fait avec tendresse, Fait main, Fait pour toi. Hésiter entre les boutons en forme de chouettes et ceux en forme de chats et finalement prendre les deux paquets.
Commencer à fixer sur la canisse les frêles tiges du chèvrefeuille qui semble bien s’adapter.
Mettre une robe d’été.
Ne pas avoir la force de cirer les meubles mais ne pas s’en inquiéter, car cela fait un projet pour le mois de mai.
Récupérer La vie secrète des arbres à la Médiathèque.
Prendre le café sur la terrasse.
Envoyer un recueil de poésies à un éditeur. Pourquoi pas…
Ranger les étagères pour pouvoir faire de la place à un futur rayon Botanique.
Echanger un Asa Larsson contre un Anne Perry.
Ecouter l’allegro du Concerto n°27 en Si bémol Majeur, K 595 de Mozart, sous la direction d’Evgeny Kissin au piano lors de l’émission Allegretto de Denisa Kerschova et suivre un lien qui permet d'en voir le manuscrit. Rester bouche bée devant des pages de notes qui fusent et des grands espaces blancs aussi, sans rien, comme si le silence était aussi de Mozart.