En allant chercher le pain,
admirer
le premier tamaris qui offre à foison de belles panicules roses
et aussi
la première glycine, si douce ; elle fait penser à Sei Shônagon qu’on pourrait relire : « Les fleurs de glycine, tombant en longues grappes, aux belles nuances, sont vraiment superbes. » (1)
penser aussi aux arbres de Judée auxquels on ne pourra rendre visite ce Printemps mais se rappeler qu'on a pu rencontrer beaucoup d’amandiers et tout autant d’aubépines juste avant
entendre les oiseaux chanter très fort – ou bien c’est parce qu’il n’y a pas d’autres bruits qu’on entend si bien leur chant ; bien les écouter
mesurer combien les feuilles des figuiers grandissent vite quittant ainsi le vert si clair de leur naissance pour celui de leur prochaine maturité
(1) Sei Shônagon, Notes de chevet, page 62, éd. Connaissance de l’Orient, Gallimard, 1966.
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En allant chercher le pain.
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Liste de contemplation.
Un énorme buisson de bruyère au milieu duquel un romarin a poussé. Ses fleurs bleues se mêlent à celles lilas de la bruyère.
Les troncs tout tordus des pins au travers desquels on regarde la mer.
L’horizon, si loin, si fin.
Des aloès gigantesques.
Des oiseaux qui se remettent à pépier et à sautiller de branches en branches, trompé par la longue immobilité et le long silence de ceux qui veulent les regarder.
Les jolis petits fruits ronds des genévriers. Des bleus. Des verts.
Les lentisques en fleurs.
Le ciel bleu.
Le soleil.
La lumière limpide.