Quasiment à l’aube, que voit-on dans le potager ? Trois escargots qui se promènent ! Mais comment ont-ils été prévenus que cet espace isolé au milieu d’un immense jardin en friche qui n’avait pas été cultivé depuis plusieurs années l’était à nouveau ? Ils ont dû faire un trajet bien long pour arriver là ! Quelle détermination ! L’un d’eux, sur la tige d’un plan de courgette, se dirigeait vers une feuille dix fois plus grande que lui ; non, vingt fois plus grande. Il y avait aussi des fourmis et des abeilles, ainsi qu’une délicate coccinelle sur une feuille de verveine.
Troquer boutures de crassulacées contre pots de confiture, pain maison contre des œufs.
Ecouter le pinson dans l’arbre, là, tout près. Magnificence du chant de l’oiseau. Une pensée pour Rachel Carson.
Bonheur du jour - Page 184
-
Escargots, troc, Rachel Carson.
-
Aussitôt que la vie, pivoines.
Aussitôt que la vie, le livre que je viens de publier, commence son chemin ; petitement, goutte à goutte, pourrait-on dire. Merci à ceux qui l’ont déjà accueilli et à ceux qui l’accueilleront et partiront ainsi marcher dans la lumière de la colline provençale.
Le bouquet de pivoines est sur la table. C’est le moment de ces fleurs sublimes. Je les ai ramenées du marché près de la mer, délicatement enveloppées dans une large feuille de papier, les portant au creux de mon bras. Il a fallu pour elle sortir le grand vase en verre de Maman. Il est très lourd. Elles ont d’abord été tout en boutons puis, peu à peu, doucement mais sûrement car elles sont fleurs et c’est ainsi que les fleurs vivent, elles ont déplié tous leurs pétales, et ils sont nombreux. Ce fut un instant par pétale. D’un blanc crème et d’un blanc rosé, puis un peu plus rosé tendant vers l’orangé. Et puis cette pose de la tige qui ploie légèrement sous le poids de la fleur mais qui ne rompt pas ! La pivoine ne rompt jamais. Elle est là chaque printemps. Elle sera là chaque printemps. Il est possible, même, qu’il y ait un printemps pour qu’il y ait des pivoines.