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Bonheur du jour - Page 418

  • La question du lundi. Des nombres désincarnés.


    On l’a déjà dit ici, et plusieurs lecteurs de ce blog ont aussi fait ce choix, on n’écoute plus que très peu les informations. On se tient informé quand même et quelque chose continue à choquer, qui montre combien notre société tend vers la déshumanisation. Il y a bien sûr toute cette violence, toutes ces guerres, toutes ces insultes que des débatteurs peuvent se dire, tout ce manque d’écoute, toute cette interdiction de la contradiction, toute cette misère matérielle, humaine, culturelle… Mais il y a surtout ces courbes, ces cartes, ces pourcentages, et ces nombres égrenés par des voix monocordes, quotidiennement, sur le nombre d’hospitalisations, le nombre de personnes en réanimation et, le pire, c’est le nombre de morts à qui on n’accorde plus qu’un court passage sur un bandeau déroulant. Dimanche 11 octobre, 46 morts de la Covid. On en parle un peu, de ces personnes décédées, en traçant à grands traits leurs points communs. Mais qui sont-ils ? Ils ont bien un prénom, ils ont bien un visage… Tous les morts ont des noms et des visages, qu’ils décèdent de la Covid, du cancer, d’un accident … Dans les mondes totalitaires, le premier pas vers la déshumanisation était d’enlever aux êtres humains leur prénom pour leur donner un numéro.

    D’où la question du lundi : Avez-vous remarqué cela aussi, l’importance de ces nombres, de ces courbes, de ces cartes, pour parler des malades et des morts ?

  • Giono pour toujours.

    Alors qu’on marche dans la forêt, un nuage passe devant le soleil. Cette ombre rend plus dense le vert des feuillages et le fait devenir d’un bronze presque gris et les jaunes et rouges des feuillus sont alors comme cette majestueuse teinte qu’est la Terre de Sienne. On s’arrête alors car on ne peut pas passer comme ça, en ignorant ce mouvement de la lumière, cette beauté qui se propose là. Puis le nuage poursuit son chemin. Alors, le soleil revient. Tout est à la fois plus clair et plus précis. C’était beau. On fait comme le nuage : on repart car il y a toujours une route à poursuivre.
    En rentrant à la maison, on écoute une belle émission sur France Musiques consacrée à Giono et la musique. Puis on regarde une belle émission de télévision sur cet écrivain sublime, Giono une âme forte. On note quelques-uns des mots de cet homme libre : « Le bonheur s’atteint et se procure par des choses gratuites. (…) Goûter le plaisir de voir passer une averse, un vent, une fleur qu’on aurait respirée, tout ça fait partie du bonheur… »
    Giono, c’est pour toujours.