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Bonheur du jour - Page 421

  • Moisson.


    Tout en rangeant le linge bien sec dans la grande armoire, respirer la bonne odeur du soleil.
    Faire le pain.
    Constater que les feuilles du figuier sont maintenant plus grande que la main.
    Pouvoir écouter longuement quelqu’un parler à cœur ouvert de la perte d’un être cher.
    Recevoir un message sympathique à propos d’Avec la vieille dame.
    Recevoir une lettre tellement gentille. On la relit plusieurs fois.

  • Lire Anne Perrier.


    Lire Anne Perrier est sans fin. Le volume qu’on a ici de ses poésies n’a pas de place parmi d’autres livres sur une étagère. Non, il va et il vient : sur la commode, sur le bureau, sur le lit, sur la chaise, sur la table de chevet. On prend le livre. On l’ouvre. On lit un poème. On referme le livre. On continue à vaquer. Paisiblement.

    Laissez venir à moi mes paysages
    Maintenant tous les rêves ont fui dépouillés
    Mon cœur se fait secret comme un autel

    Laissez venir à moi mes paysages
    Pour qu’ils bâtissent du silence
    Où se taisent les voix qui m’ont blessée
    Je me souviens d’un ciel immense dans les yeux
    Je me souviens d’étoiles sur le front
    Tièdes comme des mains abandonnées
    Je me souviens d’amour coulant sur le visage
    Et d’un chemin bleu jusqu’au bout du cœur
    Oh croire qu’on est chose aussi sans désespoir

    Laissez venir à moi mes paysages


    Anne Perrier, Selon la nuit, 1952, in La voie nomade et autres poèmes, L’Escampette Editions, 2008