Avec les chrysanthèmes traditionnels, on a apporté aussi l’autre jour au cimetière un cyclamen rose pâle et une bruyère violine, tout particulièrement pour un de ceux posés là dans ce vaste caveau. On l’imagine désormais tranquille, face au ciel lumineux du Midi où il avait choisi de vivre car il n’aimait pas avoir froid. Durant son enfance il eut lui aussi près de lui ces deux plantes dont les teintes sont proches, de la même famille pourrait-on dire puisqu’il s’agit bien d’une histoire de famille ; et il avait gardé adulte l’habitude d’en avoir aussi chez lui. La bruyère, c’était la grand-mère qui en raffolait et ne passait jamais sans la mauvaise saison. Elle portait d’ailleurs bien souvent des vêtements de ce violine rosé qui n’avait rien de triste ni de vieux mais qui était doux au point d’en avoir même sur les pages des catalogues le parfum de sa peau douce. Le cyclamen, rose clair, quasi rose layette, c’était la mère qui s’en procurait un dès qu’ils apparaissaient aux étals des fleuristes, trouvant toujours les pièces pour lui dans le porte-monnaie efflanqué. On les a posés de part et d’autre de la tombe dans les vasques en pierre dont on a toujours pensé qu’elles avaient été installées pour eux quand c’est l’automne.
Bonheur du jour - Page 421
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Le cyclamen rose et la bruyère violine.
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Moisson du 27 octobre 2020.
Apporter un bouquet de soleils à une amie qui fête ses 86 Printemps.
Ranger le bureau et épousseter les étagères et les livres aussi.
Faire un bon réapprovisionnement à l’épicerie italienne ; mais les petits panettones ne sont pas encore arrivés.
Brosser les chats.
Continuer à écouter Haydn, par Brendel mais aussi par Alain Planès, pianiste découvert grâce à un commentaire déposé ici par une fidèle du blog.
Lire beaucoup.