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kafka

  • Passer la soirée avec un colimaçon.

    Passer la soirée (en fait, plusieurs car c’était bon de prendre son temps) avec Le bréviaire du colimaçon, de Jacqueline Kelen, un livre sur la vie spirituelle.
    Croyant ou pas, on ne peut qu’être interpelé par tout ce que dit l’auteur sur la vie intérieure, trop négligée à notre époque en raison de l’impérialisme de la société de consommation (vive la « sobriété en tout »).
    Il est bien joli, ce symbole du colimaçon : il va lentement, il se contente de peu, ne cherche pas la gloire. Il emporte partout avec lui sa « cellule intérieure » : l’auteur l’a choisi pour faire comprendre l’urgence de ne pas vivre à la superficie de soi-même pour laisser s’épanouir « l’espace du dedans » dont parle Henri Michaux.
    Parmi les innombrables citations, une de Kafka, qu’on aime tant, et que, de fait, on aimerait relire : « Il y a deux péchés capitaux humains dont tous les autres dérivent : l’impatience et la paresse. Ils ont été chassés du Paradis à cause de leur impatience, ils n’y entrent pas à cause de leur paresse. »

  • Le café n'a pas eu le temps de refroidir.


    Devoir faire une démarche auprès d’une Administration, trop loin pour qu’on puisse y aller : il faut donc téléphoner.
    La veille, on a passé du temps sur internet, à fureter dans l’annuaire de cette Administration et il semble qu’on ait trouvé le service adéquat, mais on en a repéré d’autres, passés aussi au stabylo. A voir.
    S’installer sur la grande table.
    Préparer tous les papiers possibles, tous les numéros qu’on pratique, du genre numéro de sécurité sociale, numéro fiscal, numéro d’insee, les plus de renseignements envisageables comme les dates de naissance des descendants tout autant que des ascendants, des parents, grands-parents, et même, des arrière-grands-parents (mais seulement du côté maternel, et on n’ose pas croire qu’il faudrait faire des recherches du côté paternel parce que là, ce serait compliqué puisque ce n’est pas en France….), on connait aussi les noms de jeunes filles des mères, grands-mères, arrière-grands-mères, ainsi que de sa marraine, et, au cas où, on peut décliner le matricule militaire de son père, les adresses des différentes entreprises qu’on a fréquentées, la date à laquelle on a eu son brevet, son bac, et celle à laquelle on a été opérée de l’appendicite.
    Tout est prêt. On a rédigé la demande, le plus clairement possible pour ne pas bafouiller.
    On prépare du café. On se sert une tasse. On respire.
    On prend le téléphone. On repère bien la touche étoile, la touche dièse... On compose le numéro.
    A la première sonnerie : « Ministère….., Bonjour ».
    D'habitude, on attend longtemps avant que quelqu’un décroche.
    On bafouille, on avale rapidement la gorgée de café, on dit bonjour, on lit sa demande et avant même d’avoir terminé on entend :
    « Ne quittez pas, je vous mets en relation ».
    Ah, ça y est, on peut boire le café.
    A peine une sonnerie : « Bonjour, Mme X, que puis-je pour vous ? »
    On pose la tasse de café.
    On relit sa demande et on entend : « Aucun problème. Envoyez moi un mail avec le document en pièce jointe. Je m’en occupe. ».
    « Euh, oui, mais...
    « Vous avez de quoi noter mon adresse mail ? »
    « Euh, oui, mais….
    « La voilà : Mme X @ administration ».
    « Euh, merci, mais…. C’est tout ? »
    « Mais oui, c’est tout. Dès que j’ai le mail, je m’en occupe. Le changement sera fait avant la fin de l’après-midi. Aucun problème ».
    Le café n’a même pas eu le temps de refroidir !