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marmelade d'oranges

  • Passer la soirée avec Primo et Mario.

    Passer la soirée à lire un petit livre trouvé il y a quelque temps déjà à la librairie Baba Yaga de Sanary : Pour Primo Levi, par Mario Rigoni Stern.
    Comment passer à côté de ce livre qui présente sur sa couverture le nom de deux écrivains qu’on aime tant ?
    Un soir, avant le dîner, la marmelade d’oranges est en train de cuire ; un doux parfum a embaumé la maison. On monte dans le bureau chercher le livre et, debout près de la marmite, on lit ou on touille, c’est selon. On retrouve le style limpide de Mario Rigoni Stern, les interrogations tourmentées de Primo Levi ; et la montagne aussi, en été, en hiver.
    Le livre terminé, on le pose pour remplir les pots de confiture qu’on laisse refroidir, à l’envers, sur la paillasse, et pour préparer le dîner qui se passe tranquillement.
    Après dîner, on relit ce livre court. On aime lire les livres deux fois. On y a remarqué des poèmes de Primo Levi, et on ignorait qu’il en avait écrit. On relève ces vers :

    J’ai deux frères qui ont beaucoup vécu
    Nés à l’ombre des montagnes
    Ils ont appris l’indignation
    Dans la neige d’un pays lointain
    Et ils ont écrit des livres qui ne sont pas inutiles
    Comme moi ils ont affronté la vue
    De la Méduse qui ne les a pas pétrifiés.
    Ils ne se sont pas laissé pétrifier
    Par la lente neige des jours.

    On va recopier ce poème, pour le garder avec soi.


  • La marmelade est faite.

    Voilà, les pots sont gentiment alignés sur le plan de travail de la cuisine. Ils auront bientôt leur petite étiquette et ils partiront vers leurs destinataires.
    On a enlevé des zestes et des zestes qu’on a fait longuement cuire. « Dans la marmelade, tout est dans le zeste ».
    On a pelé à vif, exprimé le jus, mis les pépins dans une gaze, pesé, attendu, mélangé une première fois, laissé reposer et refroidir, on est revenu plusieurs heures plus tard pour faire recuire, on a tourné, tourné, tourné, on s’est un peu brûlé en remplissant les pots. La maison a embaumé l’orange et on avait les bouts des doigts un peu jaunis.
    On aimerait bien en faire encore. Il faudra voir s’il en reste, de ces odorantes oranges hyéroises.