Parmi les orangers plantés dans le jardin de La banque, le nouveau musée de Hyères, certains portent de nombreux fruits et d’autres sont encore en fleurs. Alors, comment ne pas avoir envie de s’approcher pour respirer ce parfum incomparable de la fleur d’oranger ? Une dame, à l’autre bout du carré, voyant ce qu’on est en train de faire, tenir d’une main la fleur et approcher le visage pour la respirer, arrive à petits pas. Sans qu’elle ait besoin de dire un mot, elle vient au plus près, se hausse sur la pointe des pieds, s’appuie fermement sur sa canne et tend son visage. On penche au mieux la branche vers elle. Elle respire profondément le parfum, ferme les yeux puis les ouvre et sourit. De sa main libre, elle fait un geste qui indique qu’elle a bien reconnu cette senteur qui, certainement, lui a toujours été familière et qui l’émeut au point que les mots restent tus. Elle s’éloigne alors. Dans le carnet, on écrit : le parfum de la fleur d’oranger.
hyères les palmiers
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Le parfum de la fleur d’oranger à La banque.
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La marmelade est faite.
Voilà, les pots sont gentiment alignés sur le plan de travail de la cuisine. Ils auront bientôt leur petite étiquette et ils partiront vers leurs destinataires.
On a enlevé des zestes et des zestes qu’on a fait longuement cuire. « Dans la marmelade, tout est dans le zeste ».
On a pelé à vif, exprimé le jus, mis les pépins dans une gaze, pesé, attendu, mélangé une première fois, laissé reposer et refroidir, on est revenu plusieurs heures plus tard pour faire recuire, on a tourné, tourné, tourné, on s’est un peu brûlé en remplissant les pots. La maison a embaumé l’orange et on avait les bouts des doigts un peu jaunis.
On aimerait bien en faire encore. Il faudra voir s’il en reste, de ces odorantes oranges hyéroises.