Il y a des années et des années, on avait recopié quelques vers d’Yves Bonnefoy, sur un bout de papier qu’on a toujours gardé, sans le ranger ; le posant sur le bureau, le glissant dans un livre, le fixant à un rebord d’étagère, le faisant aller de maison en maison.
Ils seront cités dans un livre à venir mais comme il est d’usage d’indiquer correctement les références, il faut chercher.
« Mais ces chênes là-bas sont immobiles,
Même leur ombre ne bouge pas, dans la lumière,
Ce sont les rives du temps qui coule ici où nous sommes,
Et leur sol est inabordable, tant est rapide
Le courant de l’espoir gros comme la mort ».
On en parle à une bibliothécaire et on lui demande de consulter tous les livres d’Yves Bonnefoy.
Et, elle, tout de suite, elle trouve où se cachaient ces vers tant aimés : dans le recueil Ce qui fut sans lumière. Elle apporte le livre, édité en 1987. « Le voilà », dit-elle, le visage lumineux de montrer le trésor. Elle l’ouvre à la bonne page et on peut alors relire l’intégralité du poème qu’elle propose de photocopier.
Après, on parle livres, poésie, elle regarde le manuscrit qu’on a apporté, ainsi que les livres déjà édités, Avec la vieille dame et Nous.
Et puis en sortant, on parle aussi de la belle lumière de février.
C’était une belle rencontre au magasin Lagoubran.
yves bonnefoy
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L’espoir gros comme la mort, Yves Bonnefoy, ce qui fut sans lumière, magasin Lagoubran, bibliothécaire.
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Se lover dans la fraîcheur de l'herbe.
On savait que La fraîcheur de l’herbe, d’Alain Corbin, serait une belle lecture. C’est pour cela qu’on avait pris ce livre puisqu’on avait salle d’attente. Mais c’est bien mieux. Les toutes premières pages citent Thoreau, Emerson, Jaccottet, Bonnefoy, Giono, Ponge, Ronsard, Virgile, Gracq, Char, Whitman…. Et Flaubert, et Hugo, et Dürer…On est en pays connu ! On ajuste bien son dos au dossier de la chaise en plastique, et on se love dans le livre.