Passer plusieurs matinées très agréables à lire Le petit traité de philosophie naturelle de Kathleen Dean Moore.
Ce livre était là, tout près, dans la pile, depuis presque deux ans et on l’a enfin lu. Pourquoi maintenant ? Et bien parce que les livres arrivent quand on a besoin d’eux. Par exemple, on est triste et on a besoin d’un livre qui redonne confiance et hop, voilà que sur une table de la Médiathèque traîne Le restaurant de l’amour retrouvé de Ito Ogawa. Ou encore, on se pose des questions sur les choix qu'on a fait et bing, on se rappelle qu’au milieu de la haute pile de livres à lire, il y a ce petit traité de philosophie naturelle qu’on attrape sans même le chercher.
On s’y plonge, et on note cette citation de Dostoïevski dont Camus nous avait déjà fait cadeau lors d’une précédente lecture (les livres sont patients comme les professeurs : ils n’hésitent pas à répéter) :
« Nous comprenons, trop tard, que nous n’avons jamais appris à nos étudiants ce que les canards savent sans savoir. Que, comme le disait Dostoïevski, « il nous faut aimer la vie plutôt que le sens de la vie ». Il nous faut aimer la vie par-dessus tout, et de cet amour naîtra peut-être un peu de sens. Mais « si cet amour de la vie disparaît, rien ne peut nous consoler ». »
On relève également les « infimes certitudes » de l’auteur et de sa mère :
« les accueillantes vérandas »
« savoir quand planter des tomates »
« où acheter de la ficelle »
« les déjeuners du dimanche ».
« la toute première pomme de mai »
« un aperçu de Scorpion dans le ciel au-dessus des montagnes assombries par la nuit »
« la première rencontre avec un moucheron vermillon »
Ensuite, on va tester une nouvelle recette de gâteau au chocolat pour un prochain goûter avec la petite fille qui aime ramasser des cailloux sur la plage.
Commentaires
Heureux les simples d'esprit... et c'est tellement vrai! De plus en plus, même, avec l'âge. Quel tourment d'approcher de la sortie de la vie en se posant des questions dont les réponses n'ont sans doute aucun réel intérêt. Alors que oui, savoir qu'on adore retrouver le goût d'un dessert oublié ou d'évoquer une rivière dans laquelle on se baignait autrefois... ça va nous booster bien plus que de savoir ce qu'il adviendra de nous une fois partis pour "notre dernière demeure"...
Et bien voila qui renforce ma détermination à lire ce livre!
Quelle belle citation que celle de Dostoïevski. J'ai l'impression qu'en vieillissant on la comprend de mieux en mieux, peut-être parce-qu'on a perçu qu'il n'y a pas d'autre sens à la vie que justement, être la vie.
Merci...encore une fois merci...Tout comme les livres, il y a des blogs qui entrent dans nos vies, des billets de ce blog qui nous parlent au bon moment pour avoir confirmation de ce que l'on est en train de ressentir. Oui, lâcher prise et se rendre compte qu'aimer la vie...est finalement le seul sens qui vaille...Que c'est bon de prendre de l'âge...Savoir que l'on ne sait rien, et oui, se risquer quand même à une liste de petites certitudes...je vous donne les deux premières de la mienne :) :
- ne plus acheter de vêtements blancs à mes enfants
- ne plus écrire sur des blocs notes dont les pages se tournent par le haut et qui ne sont pas à spirale.
Ah, ah, les certitudes se font tellement futiles parfois.
Je vous souhaite que votre nouvelle recette de gâteau soit réussie...et de passer un bon moment avec cette petite fille qui ramasse des cailloux sur la plage.
quelle belle nourriture vous nous offrez! merci doux dimanche au chocolat
Quelle belle pensée, cette citation de Dostoievsky et si juste ! Aucun professeur ne peut nous l'apprendre si ce n'est la vie elle-même.
Je me rends compte en lisant les commentaires précédents que je fais la même réflexion qu'Annie. Et oui, voilà une certitude mais l'on ne peut l'acquérir qu'à partir d'un certain âge !
bonsoir Marie
j'aime beaucoup la citation de Dostoïevski, pleine de bon sens
bonne fin de dim et bon gâteau :)
☺☺
Oui je le crois aussi , certains livres s'imposent d'eux-mêmes .
Très belle citation , j'aime la précision "un peu"de sens
Bon dimanche à vous
La petite fille a bien de la chance de cueillir les trésors de la mer ; ils sont uniques et si beaux !
Doux dimanche "chocolaté"
Oh oui, il y a toujours un livre "qui nous attend" pour chaque occasion. Ma fille dit que ce sont eux qui nous choisissent...
Sinon je pense la même chose qu'Edmée et Annie, et mes graves ennuis de santé n'ont fait qu'augmenter ce plaisir de "juste être en vie".
Merci.
"Les anciens Grecs usaient du verbe anagignôsko pour dire lire.
Lire pour les anciens Grecs c'est mot à mot "reconnaître ce qu'on attend"
Vie secrète de Pascal Quignard
En écho à ces livres qui attendent.......
Le restaurant de l'amour retrouvé a été écrit par Ito Ogawa
Ne pas confondre donc avec Yôko Ogawa
Même si ce petit livre se révèle lumineux ,il n'a pas la dimension littéraire et poétique de ceux de Yôko Ogawa
Bonne soirée
Mais oui, je me suis trompée de prénom ! Certainement parce que je suis en train de lire de Yôko Ogawa La formule préférée du professeur... Merci pour cette remarque. Je vais modifier.
Des mots doux pour se consoler, se trouver. Je lirai peut être ces livres mais surtout j'ai aimé la musique de tes mots. Bises
tout livre qui me parle de philosophie est livre bon à lire et ce depuis mon plus jeune âge, j'y ai appris à me connaître, à dépasser mes limites, à accepter les autres , leurs différences à aimer la vie tout simplement ...
amitié .
c'est un de mes livres fétiches, j'aime beaucoup cette collection de l'éditeur
il y a aussi le pays des petites pluies qui m'avait beaucoup plu
Merci pour cette juste citation.
Voila le genre de livres dont j'ai besoin en ce moment. Cela me fait penser au livre de Françoise Héritier "Le sel de la vie" dont je t'ai déjà parlé (je crois)
Il faudrait que je lise plus d'essais... Il est tentant celui-là et j'aime bien la citation " il nous faut aimer la vie plutôt que le sens d ela vie" :-) Bonne journée à toi aussi
J'aime cette idée que les livres arrivent quand on a besoin d'eux... j'en suis persuadée.
Passe une douce journée.