Passer plusieurs matinées très agréables à lire Le petit traité de philosophie naturelle de Kathleen Dean Moore.
Ce livre était là, tout près, dans la pile, depuis presque deux ans et on l’a enfin lu. Pourquoi maintenant ? Et bien parce que les livres arrivent quand on a besoin d’eux. Par exemple, on est triste et on a besoin d’un livre qui redonne confiance et hop, voilà que sur une table de la Médiathèque traîne Le restaurant de l’amour retrouvé de Ito Ogawa. Ou encore, on se pose des questions sur les choix qu'on a fait et bing, on se rappelle qu’au milieu de la haute pile de livres à lire, il y a ce petit traité de philosophie naturelle qu’on attrape sans même le chercher.
On s’y plonge, et on note cette citation de Dostoïevski dont Camus nous avait déjà fait cadeau lors d’une précédente lecture (les livres sont patients comme les professeurs : ils n’hésitent pas à répéter) :
« Nous comprenons, trop tard, que nous n’avons jamais appris à nos étudiants ce que les canards savent sans savoir. Que, comme le disait Dostoïevski, « il nous faut aimer la vie plutôt que le sens de la vie ». Il nous faut aimer la vie par-dessus tout, et de cet amour naîtra peut-être un peu de sens. Mais « si cet amour de la vie disparaît, rien ne peut nous consoler ». »
On relève également les « infimes certitudes » de l’auteur et de sa mère :
« les accueillantes vérandas »
« savoir quand planter des tomates »
« où acheter de la ficelle »
« les déjeuners du dimanche ».
« la toute première pomme de mai »
« un aperçu de Scorpion dans le ciel au-dessus des montagnes assombries par la nuit »
« la première rencontre avec un moucheron vermillon »
Ensuite, on va tester une nouvelle recette de gâteau au chocolat pour un prochain goûter avec la petite fille qui aime ramasser des cailloux sur la plage.
petit traité de philosophie naturelle
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Passer la matinée à philosopher.
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Moisson.
Passer l’après-midi sur la plage ; papoter ; se tremper les pieds ; ramasser des cailloux avec une petite fille pour qui on a fait un gâteau au chocolat qu’elle déguste au goûter.
Ecouter avec ravissement l’émission de Philippe Cassard, Portrait de famille, au cours de laquelle on découvre un pianiste, Christian Blackshaw. Jusque-là, on pensait que c’était uniquement quand Clara Haskil le jouait que Mozart se réincarnait.
Poster le courrier : des enveloppes jaunes, ou bleues, ou blanches, c’est selon.
Accueillir un petit chaton venu directement de l’Ecole du chat.
Recevoir une gentille lettre d’un éditeur accusant réception du manuscrit qu’on lui a envoyé. C’est déjà ça.
Commencer une couverture pour bébé en variant les points : point de godron, point de riz, point de sable, point de losange à jours, point turc, point de jours en œillets.
Prendre le temps de lire enfin Petit traité de philosophie naturelle, de Kathleen Dean Moore.
S’émerveiller que des belles-de-nuit qu’on n’a pas plantées poussent au pied du chèvrefeuille. On se souvient vaguement d’avoir jeté ici et là des graines récoltées à la fin de l’été.
Fixer les tiges de l’ipomée qui, après avoir été taillée, repousse à vue d’œil.
Rester à la maison un dimanche, alors qu’il pleut à verse dehors ; préparer un petit repas, servir un bon café, rester tranquille.