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Odysseus.

Cet été, relire L’Odyssée, d’Homère.
Sur le bureau, plusieurs éditions donc plusieurs traducteurs.

La préférée, celle de Philippe Jaccottet dont les pages se détachent à force d’avoir été lues et relues depuis tant d’années.

« O Muse, conte-moi l’aventure de l’Inventif :
celui qui pilla Troie, qui pendant des années erra,
voyant beaucoup de villes, découvrant beaucoup d’usages,
souffrant beaucoup d’angoisses dans son âme sur la mer
pour défense sa vie et le retour de ses marins
sans en pouvoir pourtant sauver un seul, quoi qu’il en eût :
par leur propre fureur ils furent perdus en effet,
ces enfants qui touchèrent aux troupeaux d’un dieu d’En haut,
le Soleil qui leur prit le bonheur du retour… »


Celle de Leconte de l’Isle à laquelle on n’a jamais accroché :
« Dis-moi, Muse, cet homme subtil qui erra si longtemps, après qu’il eût renversé la citadelle sacrée de Troie. »

Celle de Victor Bérard, on n’eût longtemps que celle-ci :
« C’est l’Homme aux mille tours, Muse, qu’il faut me dire, celui qui tant erra quand, de Troade, il eut pillé la ville sainte, Celui qui visita les cités de tant d’hommes et connut leur esprit, Celui qui, sur les mers, passa par tant d’angoisse, en luttant pour survivre et ramener ses gens. »

Celle d’Emmanuel Lascoux, la toute nouvelle avec laquelle il faut faire connaissance :
« Muse, dis-moi l’homme aux détours, l’homme aux ruses qui connu
Tant d’errance, à peine achevé le saccage de Troie, la cité sainte :
tous les gens dont il vit les villes, et dont il sonda les pensées ! »


Commentaires

  • Je l'ai lu plusieurs fois mais il me faudrait aussi relire ce livre magnifique...le mien aussi a les pages qui se détachent...Belle image !

  • Mon exemplaire de Jaccottet tombe en ruine, au point que je dois lui mettre un élastique ! Comme la version de Lascoux me plaît énormément et que je mets ce livre dans mon sac, il est fort possible qu'il subisse le même sort.

  • Un joli travail sur les différentes traductions... c'est vrai que nous avons tous notre préférée. ;)
    Merci pour tout et pour l'envie que tu me donnes de relire l'Odyssée.
    Bisous et douce journée.

  • J'espère t'avoir incitée à t'y replonger. J'en reparlerai ici, de toute façon, tout au long de l'été.

  • Trop dur pour moi, non pas que je ne comprendrais pas (quoique la poésie me soit parfois un peu hermétique) mais je n'ai pas cette patience de lecture d'une si grande œuvre. Je ne vous souhaite pas bon courage car visiblement c'est un tel plaisir pour vous que le courage ne manquera pas.

  • Mais ce n'est pas du tout un poème dans le sens où on nous dit ce que c'est qu'un poème. Au contraire, c'est un chant. La version de Lascoux, orale, un langage très parlé, n'a rien du tout, mais alors rien du tout d'incompréhensible. En fait, l'Odyssée, c'est l'histoire d'un homme qui aimerait bien rentrer chez lui, malgré la guerre et les embûches sur son chemin. Il rencontre des hommes et des femmes sympathiques ou antipathiques, des gens qui veulent bien l'aider et d'autres qui lui en veulent à mort. Assez actuel, finalement.

  • Je ne possède que l'Iliade traduite par Eugène Lasserre mais pourrais emprunter d'autres versions? En effet, tant de différences entre deux. Oui, je sais, ce n'est pas encore l'Odyssée, mais autant démarrer par le 'début'

  • Je me consacrerai à l'Illiade l'été prochain, sans doute. En fait, je suis une grande amie d'Ulysse depuis toujours et j'avais envie de passer un peu de temps avec lui. Je réfléchis sur cette errance et sur le fait de rentrer chez soi. Chacun peut se poser la question : où est mon chez moi ? le vrai, l'intime.

  • ah le bonheur de comparer des traductions et pencher pour l'une ou l'autre
    Jaccottet est le plus sûr pour moi mais ......
    Bonne Odysée par avance et mon salut aux Lotophages, à Calypso et Circé

  • Je ne manquerai pas de les saluer de votre part. Je vous incite à prendre connaissance de la traduction d'Emmanuel Lascoux. Elle me séduit chant après chant.

  • Je suis entrain de lire " Une odyssée " de Daniel Mendelsohn et je me régale ! Le père de l'auteur a décidé d'assister au séminaire dirigé par son fils et joue au Candide ou à l'avocat du diable au milieu des élèves !
    Puis tous les deux vont confronter leur lecture de l'épopée sur place lors d'une croisière. Au fil du temps le père et le fils se découvrent mutuellement un peu comme Télémaque et Ulysse.

  • J'ai lu ce livre et j'en ai parlé ici, je crois. Je l'avais adoré, ce livre. C'est une preuve supplémentaire, s'il en était besoin, que l'Odyssée d'Homère est un livre universel, qui nous parle à travers toutes les époques, et qui incite à la communication, au dialogue. C'est aussi un texte qui nous fait réfléchir sur nous-même et ainsi nous aide à mieux nous connaître.

  • J'ai un très mauvais souvenir de l'Odyssée. A l'école la traduction du texte du latin au français m'a beaucoup fait souffrir !

  • C'est vraiment dommage. Quel beau texte ! Je vous recommande la traduction de Lascoux, très facile à lire, très plaisante car très orale.

  • Mes souvenirs de l'Odyssée sont très loin, c'était durant les cours de latin...je ne l'ai jamais relue depuis !
    Belle journée

  • En latin... J'ai découvert cette œuvre alors que j'étais toute enfant, à partir d'un livre illustré. Et depuis, je suis devenue la grande amie d'Ulysse dont je ne me suis jamais éloignée.

  • Que de traductions ! Mais la meilleure n'est-elle pas toujours la nôtre ?

  • Certainement. Hélas, dans le cas de ce texte écrit en grec, ma maîtrise du grec ancien est particulièrement limitée...

  • Je pense le relire dans la traduction de Jacottet .
    Je te recommande aussi " Une odyssée " de Daniel Mendelsohn, un livre qui m'a emballée.
    Belle soirée!

  • J'ai lu Mon odyssée, de Mendelssohn et j'avais beaucoup aimé ce livre. J'en ai parlé ici, je crois. L'oeuvre d'Homère est universelle, intemporelle, et chacun peut s'y retrouver, chacun peut parler à quelqu'un à travers les mots d'Ulysse, de Télémaque, d'Athéna, de Circé, etc.

  • chaque traducteur a sa note personnelle, et sur un même sujet à chaque lecture différente nous réfléchissons ...
    amitié .

  • C'est vraiment ce qui est intéressant, cette comparaison entre les différentes traductions. Et tenter de faire coïncider la vision d'un traducteur et la sienne propre.

  • C'est fou et fort intéressant de comparer les différentes traductions que tu présentes, Déjà les qualificatifs de l'homme "aux mille tours" ou "inventif" ou....tu vas passer un été fantastique !

  • Je vais justement faire une liste de tous les qualificatifs utilisés pour Ulysse. Je passe un bon moment, au milieu des livres, avec des fiches bristol, des post-it, un stylo... Quel bonheur !

  • Bonjour,

    J'ai lu la traduction de Leconte de l'Isle alors que j'étais enfant. Est-ce le fait d'avoir commencé par là ? En tout cas elle m'a plu et j'ai dévoré l'Odyssée dans cette forme plusieurs fois avant d'avoir atteint ma majorité. J'ai découvert la traduction de Jaccottet il y a quelques années quand je l'ai offerte à ma fille. Je l'ai immensément appréciée.

    Je ne connais pas les autres, et j'admire votre érudition. Régalez-vous de ce chef-d’œuvre - sans doute pour la millième fois.

    Pierre.

  • Je n'en suis pas encore à la millième fois mais cela pourrait être un beau projet ! Je vous conseille la nouvelle traduction d'Emmanuel Lascoux, très orale. Vraiment, je l'apprécie. Elle est très fluide à lire. Bien sûr la version de Jaccottet reste chère à mon cœur.

  • Je vois que l'humeur est aux grands classiques :-)

  • C'est très souvent pour moi. Je reconnais que je lis peu de "nouveautés", quoique la traduction d'Emmanuel Lascoux soit une nouvelle traduction, qui vient de paraître. Je relis beaucoup, et je lis lentement.
    Merci pour votre visite.

  • Moi, Leconte de Lisle, j'aime....Poèmes barbares, poèmes antiques, tragiques ces titres déjà, ces adjectifs disent déjà tout....
    "Rien ne vaut sous les cieux l’immortelle Liqueur,
    Le Sang sacré, le Sang triomphal".......

  • Je reconnais que c'est un poème que je ne connais pas. Je trouve sa traduction de l'Odyssée un peu ampoulée parfois. Ainsi, au lieu de présenter l'œuvre en une suite de chant, il le fait en "rapsodie".

  • Merci pour ces différentes traductions dont on perçoit immédiatement les différences de ton. Je n'ai que celle de Victor Bérard en Poche et j'irais volontiers vers celle de Jaccottet. Une grande aventure, cette relecture, je me réjouis déjà d'en retrouver des traces ici tout l'été.

  • J'en reparlerai ici, bien sûr ! La traduction toute nouvelle d'Emmanuel Lascoux est fort intéressante : elle privilégie le style oral. Je l'aime beaucoup et je m'y suis habituée très vite.

  • Un très beau livre. Tu me donnes envie de le relire
    Bonne journée

  • Lu aussi .. si poétique et porteur

  • J'ai lu cette note (et les commentaires et les réponses) avec beaucoup d'intérêt, car J'ai toujours beaucoup aimé le récit de l'Odyssée... bien que j'aie beaucoup oublié... je pourrais donc partir à la recherche de cette nouvelle traduction... mais quelle lecture immense! (L'Iliade, je n'aurais pas le courage...) Ulysse m'a toujours inspiré des sentiments mitigés... non, pas toujours. J'ai d'abord été fascinée, bien sûr, puis j'ai été bluffée par sa ténacité... j'ai même écrit des poèmes sur ce thème, bien sûr, en 89-90, 96-97... qui ont d'ailleurs été un peu vite critiqués (sujet éculé...) alors que pour moi, c'était très important... il manque peut-être une approche féministe d'Ulysse... ce serait assez amusant.

    En tout cas, on vous suivra avec bonheur et tout ceci est déjà très prometteur.

  • Impressionnant ces différences ! Mon mari est justement en train de relire l'odyssée (traduction Bérard).

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