Un dimanche en novembre, c’est bien de faire des pommes au four : la maison embaume aussi de souvenirs.
Dans un plat, disposer des tranches de pain de mie. Si le plat est rectangulaire, on arrive assez facilement à couvrir tout le fond. S’il est ovale, c’est un peu plus complexe : dans ce cas, ne pas hésiter à couper une tranche de pain en deux, voire en trois.
Sur chaque tranche, poser une pomme préalablement et profondément évidée de son trognon. Choisir des Canadas ou des Golden qu’on sera allé chercher la veille au marchand de pommes qui vient directement des Alpes – on a ainsi l’assurance d’avoir de vraies pommes, du genre qui ont poussé dans de vrais arbres.
Soit, dans ce plat qui, en ce qui concerne celui que j’utilise, a toujours été dédié aux pommes au four et est ovale, six pommes. Mais il ne faut pas se focaliser sur le nombre de pommes qui dépend de la dimension du plat. On peut tout à fait préparer quatre pommes au four, ou six, ou huit… Voire, deux plats de six pommes. Enfin, c’est comme on veut. C’est aussi fonction des convives et des plats dont on dispose.
Déposer dans le cœur des pommes, un minuscule morceau de beurre (à peu près une pointe de couteau – toujours le même couteau, d’ailleurs), du miel bien parfumé dans les mêmes proportions quoique plus quand même mais pas trop non plus (par exemple, du miel de châtaigne ou de sapin ou de bruyère ; du vrai miel fabriqué par de vraies abeilles et récolté par un vrai apiculteur) et une fleur de badiane (si la fleur est trop grosse, ne pas hésiter à la couper en deux (si elle s’émiette, ce n’est pas grave : voir plus loin).
Saupoudrer le plus légèrement possible de sucre vanillé fait maison (il faut très peu de sucre mais il en faut quand même pour que la peau des pommes caramélise et que le sucre qui se sera déposé sur le pain de mie caramélise les bords des tranches de pain, celui-ci étant alors à la fois spongieux du jus des pommes (au centre) et craquant (sur les bords, donc) – c’est trop bon).
Faire cuire à four doux (150°) une bonne cinquantaine de minutes.
Servir tiède. Quoique, servies très chaudes et toutes gonflées comme de belles joues, ce n’est toutefois pas un problème : on mange alors les pommes en se brûlant certes, bien qu’on ait soufflé sur la cuillère pour tout faire refroidir mais il n’est pas question d’attendre. Servies chaudes, tout juste sorties du four, ou tièdes, il ne faut jamais hésiter à enlever du bout des doigts un pépin oublié ou un petit morceau de badiane séparé durant la cuisson du reste de sa corolle ou même la peau car ensuite on devra se lécher les doigts – et ça, c’est trop bon.
On peut être sûr que le plat est réussi quand, au moment du goûter, quelqu’un demande si on en a prévu, comme celles du midi.
Bien sûr ! A ce moment-là, elles sont froides, un peu tombées. Mais tout aussi délicieuses. Et, en les mangeant, de prochains desserts sont suggérés : riz au lait, flan aux œufs, îles flottantes, gâteaux de semoule, crème au chocolat, tapioca, Floraline, far…
Commentaires
Merci pour ce texte sublime et empreint de poésie...le mot que je retiens et qui m'accompagnera ce jour est "vrai", les vraies pommes, les vrais arbres.....merci Marie!
Une semaine qui commence en croquant la vie !
Etonnant et intéressant le pain de mie sous les pommes !
merci de cette description si poétique. Je ne savais pas qu' on pouvait mettre une tranche de pain de mie sous une pomme au four ( une des rares choses que ma grand-mère, pas du tout cuisinière, faisait, mais sans pain de mie )
bonne journée et bonne semaine à tous et toutes
Un grand classique en Normandie, un dessert de tous les jours et les pommes ne manquent pas. Je n'en ai jamais vu avec du pain de mie, mais c'est une bonne idée. Et quelle bonne odeur dans la cuisine pendant la cuisson ! Bonne semaine.
Bonjour lundi, bonjour Marie,
Voici un plat que je fais souvent. Et avec les Canadas de notre jardin.
Sans pain de mie dessous par contre...
A un moment j'avais un plat avec des creux pour y mettre les pommes.
Et la semoule au lait a été faite hier soir après avoir rangé la cuisine, pour le petit déjeuner ou le dessert de ce midi, au choix selon notre envie ( et faim).
Flan aux oeufs fait pour les petites-filles la semaine passée... toujours un régal pour pas cher.
Bonne journée
Ah cette liste de 'vrais' desserts, à la toute fin!!!
Je ne les fais pas tout à fait comme ça mais j'essaierai avec le pain...
savoureux à plus d’un titre !
Je n'ai jamais mis de tranche de pain sous les pommes, une idée intéressante pour cette recette en version très poétique
On voit ici encore comme tu as l'art de gâter tes convives !! Je connaissais un peu la recette des pommes au four, mais pas avec le sucre vanillé et la badiane : que de perfectionnements ! Cela prouve aussi que tu es patiente parce que vois-tu, si je suis incapable d'en faire autant, c'est que cela demande trop d'attention, trop d'investissement (et aller chercher les vraies pommes, du genre de celles qui auraient poussé dans de vrais arbres... eh oui, je n'ai pas la patience pour tout ça !) ; mais par contre parfois il m'arrive de me consacrer à un repas de dimanche, comme hier où j'ai fait de la pintade aux marrons et aux morilles à la crème et chic ! Ils ont été ravis !!
Waouh! un billet qui fait saliver, et donne envie de faire des pommes au four.
Merci Marie
Belle journée
Communauté d’esprit à travers une délicieuse odeur
de pommes au four, en ce premier lundi de novembre !
Ce soir, je ressors le plat rectangulaire où s’aligneront
quatre tranches de brioches légèrement beurrées
sur lesquelles s’élèveront des pommes locales .
L’évidement central recevra une noix de beurre,
eh oui, nous sommes bretons depuis la Duchesse Anne…
Pas la moindre trace ni de sucre, ni de miel, ni d’épices :
en nous moquant de nous-mêmes, nous qualifions
cette recette de « régime »…
Bien entendu, le doreur des pommes est demi-sel !
Quel plaisir d’échanger nos manières différentes
d’aborder la vie lorsque l’automne s’installe !
En te lisant, on s'en met plein les yeux et plein les narines !
Merci pour l'idée du pain de mie.
Bises
C'est amusant car j'en ai fait la semaine dernière pour mes petits enfants et ils ont terminé le plat au goûter... Je n'ai jamais mis de tranches de pain ou de brioche sous les pommes. Chez moi c'est beurre, miel parfumé et cannelle ou vanille, pour que chacun choisisse car certains n'aiment pas la cannelle ...Je testerai avec la badiane que j'adore...voilà que ma maison embaume comme si je les avais fait aujourd'hui...Très bel après-midi
Ma Mémé avait un vieux cahier où l'écriture était ronde et déliée, où les mots se régalaient entre eux et se pourléchaient le bout des doigts, un cahier où les casseroles, les cuillères en bois , Les moules bataillaient en un joyeux tintamarre , où le sucre , les œufs, le chocolat , la farine , le lait, la vanille, la levure se retrouvaient pour ne former qu'un , heureux de se retrouver ....
Merveilleux billet au goût de toujours ...
Merci Marie.