Se rendre compte, tout à coup, que ce n’est pas seulement parce qu’il y a la poésie, la musique, les livres, les chats, les fleurs, les arbres, le ciel, la mer, l’amour et l’amitié qu’on poursuit ce chemin difficile duquel on ne peut, pour l’instant, prendre la tangente.
C’est parce qu’on a pardonné.
Quand était-ce ? On ne sait pas. Mais c’est bien cela qui s’est passé puisqu’on n’a plus de rancune, plus de rancœur, plus de regrets ; on n’a plus non plus dans le regard cet effroi qu’ont les bêtes proies du chasseur ; ni même ces battements de cœur à étouffer.
Avoir pardonné a soulagé.
Un poids en moins.
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Un poème d'Eluard lu par Guillaume Gallienne
En sortant d’un lieu où la mort se vit, écouter Frédéric Lodéon et sa belle émission.
Tout à coup, Guillaume Gallienne lit Premièrement, un poème d'Eluard.
On écoute.
On reconnait quelques passages : ah oui, "les guêpes fleurissent vertes", ah oui, "le collier de fenêtres", ah oui, "les barques de tes yeux"… et le fameux "la terre est bleue comme une orange".
Au grand matin de l’absence la chute.
Les barques de tes yeux s’égarent
Dans la dentelle des disparitions
Le gouffre est dévoilé aux autres de l’éteindre
Les ombres que tu crées n’ont pas droit à la nuit