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  • La question du lundi : chapeau de paille.

    Vers midi, quand il s’agit d’aller chercher le courrier à l’autre bout de la cour, attraper le chapeau de paille est une bonne précaution : le soleil tape fort et on risque de rester un moment à papoter avec un voisin ou à attacher encore des lianes de l’ipomée. Ce chapeau de paille, ancien, fort usagé et donc un peu frangé, n’a d’usage que dans la cour. Pour sortir, on porte fièrement un chapeau en tissu.

    Et vous, êtes-vous chapeau de paille ou chapeau en tissu ? Casquette ou visière ? Ou aucun couvre-chef, quel que soit le temps ?





  • Des draps, justement. Et aussi du minimalisme.

    L’après-midi est brûlante. Les jardins sont tassés par la chaleur. En arrivant chez une amie âgée pour l’emmener faire une visite, on met la voiture à l’ombre de l’abricotier qui a bien donné cette année : on a vu dans le cellier tous les pots de confiture qui attendent (on sait qu’on en aura un prochainement).
    On ouvre la porte après avoir toqué. « Coucou, c’est moi ! ». La maison est dans l’ombre : aérée de très bonne heure, fenêtres et volets ont été fermés pour garder la chiche fraîcheur capturée. Une voix dit : « Je suis là ! » On se dirige vers le fond du couloir, là où est la chambre. L’amie est là, en train de refaire son lit. « Ce matin, j’ai changé mes draps, je les ai lavés et comme ils étaient secs, je leur ai juste donnés un coup de fer et maintenant je les remets. J’aime bien, le soir, dormir dans les draps qui sentent le soleil. » On lui répond : « Moi aussi ! ». On l’aide à tendre le tissu, à faire gonfler les oreillers, à remettre le couvre-lit pour qu’il soit plié bien droit et bien dodu au pied du lit. Quand tout est bien en place, on va dans la cuisine l’attendre pendant qu’elle se change : pour rester à la maison, on met une blouse, mais pour sortir, non ; en blouse, on peut éventuellement aller chercher le pain ou relever le courrier, mais on ne s’en va pas loin avec. Sur une chaise, le sac est prêt. Sur la table, dans une assiette creuse, des morceaux de pain. Ce sont les restes de pain des déjeuners qu’elle prend avec son fils chaque midi ; ils sont gardés précieusement et ils seront mis, un soir, ce soir peut-être, dans une salade de tomates agrémentée d’un œuf dur, à moins qu’il ne reste autre chose comme une demi-tranche de jambon. Il y a toujours un ou deux œufs durs d’avance ; ils ont été cuits dans l’eau chaude des pâtes qu’on a gardée après les avoir égouttées. Les œufs frais y ont été posés et laissés tremper le temps du déjeuner : on ne va pas user du gaz pour des œufs durs.
    L’amie est prête. Elle sent bon. Elle porte un corsage impeccablement repassé. « On peut y aller », dit-elle.
    Avant de partir, on vérifie que tout est bien fermé. Une fois la porte fermée, elle glisse les clés dans leur porte-clé.