Lire Dolorès Aleixandre est toujours intéressant. Dans une interview à l’occasion de la sortie de son dernier livre, elle dit qu’en vieillissant, on peut être tenté de rétrécir sa vie.
Elle ne parlait pas des limites que l’âge impose quand le physique ne suit plus. Elle-même a de lourds handicaps et est âgée de 80 ans. Elle évoque le repli sur soi ; la non-acceptation qui incite à se lamenter sur ce qui pourrait être et, de ce fait, à s’interdire encore beaucoup de choses.
Mais cette tentation n’existe-t-elle pas aussi quand on est plus jeune ?
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Du bonheur d’habiter près d’une librairie.
A plusieurs reprises, au long de la lecture du livre de Paolo Rumiz, Comme des chevaux qui dorment debout, on a pensé à un autre livre, Le grand troupeau, de Giono. Un très grand livre. Et justement, alors qu’on est en forme pour épousseter les étagères, on arrive au rayon spécifiquement dédié à Giono. Stupeur, on ne voit pas Le grand troupeau. Chiffon en main, on se dirige vers les étagères du rayon Littérature, où les auteurs sont rangés par ordre alphabétique, toutes nationalités confondues : il est possible que ce livre soit allé faire un tour du côté d’Erich Maria Remarque et de A l’ouest rien de nouveau? Non ... Alors près de Barbusse et du Feu ? Pas plus. Junger ? Non plus. On ne posera pas la question habituelle : Mais qui donc a emprunté Le grand troupeau dans l’édition blanche de Gallimard et ne l’a pas rendu ? Comme on passera devant la librairie Charlemagne pour aller au marché, on y entrera, on nous dira bonjour, on ira au rayon littérature française situé à l’étage et soit on trouvera Le grand troupeau, soit on le commandera et on pourra remettre ce livre à sa place.