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MOISSONNER / Bonheur du jour quotidien - Page 171

  • Trésor.

    On va vers Notre Dame du Mai. On dépasse la pointe des Jonquiers et on admire les Deux Frères au milieu d’une mer Bleu de Prusse dans laquelle les courants nés du vent laissent des sillons comme les veines le font sur les dessus des mains.
    C’est la forêt ici, et le domaine du vent qui bruisse. On nomme les arbres à la petite fille qui marche tout près puis on lui montre une pomme de pin laissée rongée par un écureuil qui doit se cacher quelque part. C’est le début d’une récolte qui mènera jusqu’au sommet. Regarde celle-là comme elle est belle ! Et celle-là, regarde, mais regarde, elle est toute dorée ! Oh ! là, là, il y en a trois ensemble sur une branche ! A chaque fois qu’elle choisit d’en garder une, elle la donne à porter. Jusqu’à ce qu’on ne puisse plus rien tenir. Il faut ouvrir en grand le sac à dos et se servir des pans de la chemise comme d’un panier. Fais bien attention à mon trésor, dit-elle, ayant elle-même dans ses bras repliés des pommes de pins dorées.
    On ramène tout cela à la maison. On pose le trésor sur la table bleue. On le compte. On arrange les pommes de pins le plus harmonieusement possible. Et on a la consigne de, bien sûr, les garder pour toujours.





  • Sur la corniche.

    Il s’agit de longer d’abord la corniche de Tamaris pour, en passant par le port de St Elme, rejoindre la Plage de St-Asile.
    A l’aller, on aperçoit, installée sur le muret, une dame qui dessine. Elle a un large chapeau sur la tête et, sur ses genoux, un bloc de dessin. En s’approchant, on distingue la grande boîte de pastels ouverte devant elle. A son niveau, on s’arrête et on lui dit bonjour. Elle lève la tête et répond en souriant aussi. On parle un peu. Son dessin est à peine ébauché : une des maisons qui bordent la corniche, blanche et bleue, de style mauresque, avec un clocheton très élégant. On la félicite encore une fois et on la quitte pour continuer le chemin.
    Au retour, de nouveau on l’aperçoit et, au fur et à mesure qu’on s’en approche, on remarque que sa position n’a pas varié. Elle tient toujours ses feuilles sur ses genoux et semble très concentrée. Le dessin couvre désormais toute la feuille : la maison, la végétation tout autour, le ciel si bleu. Quand on l’aborde, un simple sourire suffit et on dit : « Alors, ça avance bien ! ». La conversation reprend quelques instants.
    Puis on se quitte en se disant au revoir.