Dans deux jours, l’année se termine. Qu’est-il donc temps de faire ?
Voyons, voyons…
Non, pas de bilan, et surtout pas du nombre de livres lus durant l’année… car il faudrait aussi compter ceux qu’on n’a pas lus… Pareil pour les choses qu’on a faites, car on risquerait de penser à ce qui n’a pas été fait.
On pourrait rester tranquille.
Contempler. Le ciel, les arbres, les oiseaux, et ceux qui nous entourent - leurs mains - leurs fossettes ou leurs rides quand ils rient.
Ecouter. Le vent qui souffle ; la pluie qui tombe ; le silence du soleil qui brille ou du jour qui a rallongé d’au moins quelques secondes ; le tic-tac de l’horloge.
Etre là ; là où on est. Y parler, y écouter, y agir par des gestes minuscules et si simples qu’ils semblent dérisoires, et pourtant.
Bon bout d’an, comme on dit par ici.
MOISSONNER / Bonheur du jour quotidien - Page 20
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Et si on restait tranquille ?
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L’amaryllis a fleuri.
L’amaryllis a fleuri le jour de Noël.
Dans notre monde, les fleurs éclosent encore comme elles avaient promis de le faire, parce que c’est leur être de fleur de fleurir.
Fleurs de toute éternité.
Splendeurs silencieuses.
Sur les deux fleurs qu’il promet, l’une d’elle s’est bien ouverte et c’était alors comme un bouquet de couronnes de pétales blancs qui a réjoui non seulement les regards, mais aussi les cœurs.
En la regardant dans la lumière du matin, un doux sentiment de plénitude s’est exhalé de la fleur toute blanche. Il a empli la pièce, et cela a fait du bien.
La deuxième fleur joue encore à cache cache avec son aînée mais elle apparaîtra elle aussi, un matin prochain. D'ici un jour ou deux.