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MOISSONNER / Bonheur du jour quotidien - Page 257

  • Toujours plus loin.

    En signant au bas d’une feuille, refermer une parenthèse un peu trop longue peut-être. Dire adieu à ce qui fut et s’en aller, en portant dans son cœur, puisqu’on n’est ni tortue ni escargot, un ballot suffisant de souvenirs.
    En rentrant, le soir, attraper le livre de François Cheng sur la peinture chinoise emprunté l’autre jour à la Bibliothèque du Clos St Louis. Il s’ouvre page 128, pour qu’on puisse lire cette poésie de Wang Wei :

    Du haut de la terrasse, pour dire adieu ;
    Fleuve et plaine perdus dans le crépuscule
    Sous le couchant reviennent les oiseaux
    L’homme, lui, chemine, toujours plus loin.

  • Du nom du rose de l’aube.

    Le ciel de l’aube présente ses couleurs favorites : rose et bleu. Comment qualifier ce rose ? Fuchsia…. trop futile ; bonbon, trop terre à terre ; rose vif, imprécis ; rose orangé, trop lourd.
    Non.
    Ce rose est de cette teinte-là, unique et sans nom, parce qu’il est dans le ciel bleu de l’aube qui oscille entre azur, céruléen et roi.
    On pourrait dire : le rose du ciel de l’aube quand le bleu du ciel de l’aube l’entoure, les jours ensoleillés d’hiver, et que quelques nuages s’effilochent tout autour paresseusement.