C’est la fin de la semaine et, avant d’aller faire les courses, il est bon de faire un point sur ce qui reste.
Il reste du pain. On pourrait le faire en salade avec des tomates, des courgettes et des olives. Mais il reste aussi trois figues un peu fatiguées dans leur petit saladier et deux pêches. Et le lait a été entamé pour un visiteur alors qu’on en boit peu. On se souvient qu’il doit y avoir aussi des raisins secs dans un bocal qu’on récupère au fond du placard.
Allez, c’est décidé, on fait un pudding.
Dans la grande jatte, on met le pain coupé en petits morceaux (parfois, ça a été difficile et il y a eu plein de miettes sur le plan de travail : il faut les récupérer avec précision).
On pèle les figues et les pêches et on les coupe en morceaux aussi.
On vide le bocal de raisins.
On met quelques cuillères de sucre.
On saupoudre de vanille et de cannelle.
On ajoute trois fleurs de badiane.
On recouvre de lait.
On laisse tremper le temps de ranger la maison, passer l’aspirateur, aider pour sa toilette le convalescent qui commence à être bien autonome, étendre une lessive, papoter avec la voisine, aller faire les courses, revenir et ranger les courses.
Bien mélanger et écraser le tout avec une fourchette, en veillant à enlever les fleurs de badiane.
Mettre dans un grand plat à four.
Faire cuire un certain temps : le pudding doit rester moelleux.
Une fois le pudding cuit, le laisser refroidir avant de le démouler. Le mettre sur un joli plat et le laisser trôner tranquille sur le plan de travail jusqu’au petit déjeuner du lendemain matin.
CUISINER / Dans la cuisine - Page 17
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Dans la cuisine : le pudding.
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Dans la cuisine : spaghettis au beurre et à la sauge.
Après avoir flâné le long des pentes douces, il est temps d’aller dîner. On retourne au restaurant de l’escargot où la carte n’est qu’en italien. On a potassé un peu le vocabulaire pour arriver à traduire mais encore une fois les jeunes serveurs prennent plaisir à expliquer les plats dans un mélange d’italien, de français, d’anglais et de gestes amples.
On est bien décidé à savoir comment se préparent les sublimes spaghettis au beurre et à la sauge. On a même pris le petit carnet noir pour noter les consignes. On finit par avoir quelques indications afin de tenter de reproduire dans sa cuisine personnelle ce plat simple et sublime. Sublime, certainement parce que simple.
Il s’agira, dans un premier temps, de faire soi-même les pâtes. On cherchera ultérieurement des précisions quant aux mesures qu’on a notées comme ceci : il faut de la farine, de l’eau, suffisamment d’eau pour obtenir une pâte bien molle.
D’accord. Farine, eau.
Il faudra également trouver une « machina » pour aplatir la pâte ; ou deux, peut-être, car comment arrive-t-on donc à faire des spaghettis si fins avec un large ruban de pâte ?....
On précisera ultérieurement. Il doit y avoir un mode d’emploi.
Puis, dans l’hypothèse où on a réussi à faire soi-même les spaghettis (on n’en est pas encore à la décision qui s’imposera peut-être d’aller à la fabrique de pâtes pour en prendre des toutes-prêtes), il faudra les faire cuire. Pour cela, les indications sont les suivantes : beaucoup d’eau, l’eau bout, on met les pâtes, on les enlève. Après déduction, cela durerait « un minuto ».
Ensuite, on mettra les pâtes dans un plat, avec du beurre,"burro", et des feuilles de sauge. La question : « Combien de feuilles de sauge faut-il ? » fut compliquée à poser. On s’est souvenu assez rapidement de « quanto », mais « feuilles » …. Le mot sauge était sur la carte et on nous l’avait traduit précédemment. Il fut ainsi facile de le répéter, comme s’il était familier : "salvia". On éluda le mot « feuille » et on demanda : « Quanto salvia ? »
On se rendit vite compte que « quanto salvia ? » ne convenait pas parce que le Chef, intrigué des va-et-vient des serveurs le questionnant, finit par surgir près de la table et fit, pour répondre à « quanto salvia » le geste de prendre des feuilles et de les poser dans le plat et ensuite de tout remuer. Capito ?
Capito.