Dans son livre extraordinaire, LTI, la langue du III° Reich, Victor Klemperer présente les caractéristiques de la langue nazie et en explique les mécanismes. On comprend ainsi tous les rouages du totalitarisme dans sa manipulation des esprits (dans ce livre, il s’agit du totalitarisme nazi mais cela peut s’appliquer à d’autres totalitarismes). Deux de ces mécanismes ont fait écho avec certaines façons de s’exprimer devenues assez courantes dans notre société actuelle : la pauvreté du vocabulaire et l’absence de distinction entre le langage écrit et le langage parlé.
On s’est souvenu alors avec un brin de nostalgie des remarques que les institutrices de l’école primaire écrivaient parfois dans la marge : « On n’écrit pas comme on parle. » et de ce qu’on passait souvent des heures merveilleuses à lire le dictionnaire.
Avez-vous eu aussi ce genre de remarques à l’école ? Et avez-vous aimé utiliser le dictionnaire pour rechercher de nouveaux mots afin de mieux exprimer votre pensée ?
SE POSER DES QUESTIONS / La question du lundi - Page 66
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La question du lundi : écrire comme on parle, parler comme on écrit ?
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La question du lundi : dire bonjour.
C’est quand on a commencé à marcher en montagne, en Haute Savoie, qu’on a appris à dire bonjour à ceux qu’on croisait. Un vieux montagnard, qui conseillait sans cesse de marcher d’un pas lent et régulier, allait même plus loin : s’il rencontrait d’autres marcheurs dans des endroits reculés et très hauts, il ne disait pas seulement bonjour mais demandait comment ça allait, disait où il allait lui-même, d’où il venait, et les autres faisaient de même. On ne se croisait pas seulement : on s’arrêtait pour se parler.
Cette habitude de dire bonjour a perduré : la plupart des randonneurs le font quand ils croisent d’autres randonneurs. Pourtant, il arrive que le bonjour reste sans réponse, suspendu dans l’air ; à ce moment-là, on n’a même pas pu croiser le moindre regard. Comme c’est dommage.
On a gardé l’habitude du bonjour quand on entre dans un magasin, quand on arrive dans une salle d’attente, quand on monte sur le bateau en s’adressant au batelier, …
Et vous, dites-vous bonjour sans compter ?