Dans le sac à dos, en ce moment, L’œil américain, de Pierre Morency. Lecture lente, très lente, car c’est un grand plaisir de relire quelques passages plusieurs fois. Comme une gourmandise. Et, on peut le dire, comme une extase, ainsi des pages sur le pissenlit. Ou d'autres... Alors, pour partager, voici un extrait :
« Tout a été découvert, sommes-nous portés à penser dans nos moments de lassitude. Pendant ce temps-là, dehors, une exubérance à chaque seconde se renouvelle, les racines travaillent, les sources montent, les poissons fulgurent dans le torrent, les écorces crient, les feuillages se peuplent de nids, les nids répandent des chants, les gazouillis répondent à des feulements, des plaintes s’enroulent dans les creux du silence, les arbres inventent des musiques, les champs ondulent et crépitent à midi, les fleuves d’odeurs comblent des museaux, chaque aube a son soleil à nul autre semblable, chaque soir soulève des tours de sons inouïs, la nuit porte des lueurs, des oreilles se tendent pour tout saisir, des yeux cherchent des yeux, on marche sous les pierres, on pousse à la lisière, tout va mourir bien sûr, tout va partir en poudre sous la terre ou dans le vent, mais tout cherche à naître encore et toujours. Que jamais ne nous déserte cet éclair qui nous tient aux aguets. »
Pierre Morency, L’œil américain, p. 22/23, Le mot et le reste, 2021 pour l’édition française.
Bonheur du jour - Page 250
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En lisant. Pierre Morency.
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Moisson du 8 septembre 2021.
Recevoir tout d’abord des avis très positifs sur la confiture de prunes et ensuite des demandes pour d’autres pots de la même confiture. Après avoir dit oui, il n’y a plus qu’à trouver une cagette de prunes.
Aider quelqu’un qui vient d’arriver en France à progresser en Français en l’aidant à lire à voix haute, se repérer dans les sons en, on, in, etc. Rire de son étonnement au moment de sa découverte de la distinction qu’il faut faire entre le langage soutenu, courant et familier.
Faire au moins un petit pas vers soi-même, chaque jour.