Réparer, au lieu de la jeter, une souris mécanique retrouvée en rangeant un cellier. Quand elle se remet de nouveau à marcher, on applaudit comme quand on était enfants. On la garde pour pouvoir jouer encore.
Cueillir des mûres pas loin de la Corniche. En manger goulûment quelques-unes mais en ramener aussi pour le dessert. On les mélange à des abricots et à une pêche blanche.
Se plonger dans Archives du Nord, de Marguerite Yourcenar, mais en sortir aussi pour regarder les tableaux qu’elle décrit, pour situer sur une carte les villes ou les régions dont elle parle, pour réviser ce qu’on a oublié sur une période historique.
Admirer l’ipomée qui se déploie à vive allure. On la verra peut-être bientôt de la rue.
Avant d’arriver à la plage, s’arrêter devant le bassin du Parc pour guetter les grenouilles et décider de leur apporter du pain quand on reviendra demain.
Beurrer les tartines de quelqu’un.
Ecouter Kiri Te Kanawa chanter Léonard Bernstein et en avoir des frissons, surtout quand c’est la chanson de West Side Story, Maria.
Chez une amie, se régaler d'une tarte aux figues maison.
Bonheur du jour - Page 637
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Moisson.
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Du minimalisme : la bassine.
Prenant conscience du gaspillage des ressources, quelles qu’elles soient, nombreux sont ceux et celles qui souhaitent modifier les choses et cesser d’être entraîné dans la suite sans fin de la société de consommation. Le minimalisme illustre cette prise de conscience, et c’est très bien. En lisant ici ou là les conseils judicieux donnés à ce sujet, il arrive qu’en fait on retrouve les façons de vivre d’antan quand économiser était une priorité et qu’on avait peu à sa disposition. Il est assez rare qu’on évoque la bassine, et ses bienfaits pour ne pas gaspiller l’eau. On s’est donc demandé si cet objet participait du minimalisme d’aujourd’hui.
Les anciens vivaient au minimum. L’eau courante est arrivée parfois tard dans les foyers, merveilleuse facilité qui permettait, enfin, de ne plus aller chercher l’eau dans la cour par tous les temps. Ce robinet n’empêchait pas de voir la réalité : l’eau était précieuse ; et elle avait un coût. Elle était utilisée avec parcimonie. La bassine était là pour cela.
Dans l’évier, on y récupérait l’eau de nettoyage des légumes ; dans la douche ou dans la baignoire, l’eau qui n’était pas encore à la bonne température (à partir du moment où on a pris l’habitude de prendre une douche chaque jour….). Cette eau était considérée comme tout à fait utilisable pour arroser les plantes, ou pour une chasse d’eau, ou pour laver le sol, une fois additionnée de savon noir. Dans l’évier encore, elle était remplie d’eau savonneuse pour laver la vaisselle (mais qui donc aurait eu l’idée de laisser couler l’eau pour laver trois bols et quatre assiettes ?) ; dans ce cas, elle était souvent accompagnée de sa sœur jumelle, l’autre bassine, remplie d’eau froide qui permettait de rincer. Cette deuxième bassine recevait avant son usage pour la vaisselle, les épluchures de légumes (pas de papier ou de sac plastique à l’horizon) qu’on allait vider dans le compost. Le soir, on y laissait tremper le petit linge.
Tous les modèles étaient possibles : le zinc émaillé eut longtemps le monopole, puis le plastique fit son apparition proposant des bassines carrées, bleues, rouges, …
On peut donc en conclure que la bassine fait partie des objets qu’on peut conserver quand on décide d’être minimaliste. Seulement voilà : peut-on, sans enfreindre les règles de cette tendance, avoir deux bassines ? La question peut se poser car ici, et il est possible qu’ailleurs aussi, il y en a deux : une pour la salle de bain et une pour la cuisine, car figurez-vous, nous y reviendrons un autre jour, qu’un achat ne peut se faire à la légère, même celui d’une bassine qui se doit d’être solide et de durer, ce qui permettra de la transmettre.
On évoquera d’autres objets qui nous semblent tendance : le seau, le rond de serviette, le sac à pain, …