On rentre dans la nuit après avoir passé des heures dans un service où des professionnels exceptionnels font preuve tout autant de compétences que d’humanité.
La maison est bien chaude. On se repose. Au tout petit matin, on peut se lever et on prend plaisir à préparer le café. On fait griller du pain. On beurre les tartines de quelqu’un. On y rajoute de la marmelade d’oranges qu’on a faite spécialement pour ce régal-là. On se demande : Ça va ? Tu as bien dormi ?
Puis, toujours ensemble, on reste dans le silence après avoir appris que l’idole des jeunes s’en est allé.
Puis, on se remémore des tas de moments, des tas de souvenirs, des tas de chansons.
Et on chante. Les gens m’appellent l’idole des jeunes / Il en est même qui m’envie / Mais ils ne savent pas, dans la vie / Combien tout seul je suis.
On peut chanter cette chanson intégralement – et bien d’autres encore. Mais c’est celle-ci qu’on va garder le temps qu’il faut ; au moins sur la route de ce jour.
Bonheur du jour - Page 694
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Chanter.
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Moisson.
Apporter un pot de marmelade d’oranges à une vieille amie qui a donné des pots vides sans compter.
Admirer l’amaryllis qui se dresse fièrement et laisse deviner, sous un léger renflement, les prochains pétales.
Passer la soirée à relire quelques passages de En lisant en écrivant, de Julien Gracq.
Offrir le Prix du Quai des Orfèvres 2018.
Terminer de tricoter une première paire de chaussettes.
En prévision des prochains envois de cartes de vœux, trier les cartes restantes des années précédentes et aller faire provision de nouvelles cartes.
Recevoir une lettre rouge, aux couleurs de Noël : c’est la première carte de vœux de l’année. On la pose sur la vitrine.
Préparer le repas du partage : soupe de légumes, poulet rôti, haricots verts et pommes de terre, tarte aux pommes.
Regarder tomber la neige.
Racheter des emporte-pièces pour pouvoir refaire des petits biscuits.
Parler longuement avec quelqu’un qui, aussi, craint cette période de Noël, pour tenter de l’apaiser un peu.