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Bonheur du jour - Page 735

  • Un été avec les Sœurs Brontë. 3 : un prénom pour plusieurs.

    On l’avait déjà remarqué quand, adolescente, on avait lu pour la première fois Les Hauts de Hurle Vent : plusieurs personnages, à des époques différentes, portent le même prénom et passent d’un nom à l’autre comme s’il s’agissait de brouiller les pistes de leur propre histoire, ou parce qu’ils ne peuvent être vraiment propriétaires de leurs vies. Il en est ainsi de Catherine. Catherine Earnshaw. Catherine Linton. Catherine Heathcliff. Et ce Heathcliff, là un nom de famille, est en fait le prénom d’un enfant mort qu’on attribue à un autre enfant surgit de nulle part. Dans ces familles, c’est comme si on se passait le prénom comme des relayeurs se passent le témoin lors d’une course effrénée : à toi. A ton tour de te débrouiller avec cette histoire !
    Ici, on se partage un même prénom, au fil des générations, parfois dans une même génération, et on a cru, pendant longtemps, qu'il ne pouvait que s’accompagner d’un lourd tribut, sans doute parce que, entre autres, on avait lu Les Hauts de Hurle Vent très jeune.
    Jusqu’au jour où on a compris qu’il était plutôt un liant : une trace d’une femme à une autre, d’un temps à un autre. Le fil de l’histoire oui, mais un fil souple et bouclé quand on a cessé de le bander comme on fait de la corde de l’arc, au risque de le briser. De se briser.
    Quel bonheur fut ce jour où on fut soi-même en capacité de renforcer les fêlures pour qu’elles ne cèdent pas.
    Aujourd’hui, on souhaite une bonne fête à toutes les Marie, où qu’elles soient, quelles qu’elles soient.

  • La question du lundi : Donner du pain aux canards.

    Chaque jour, on prend de la foccacia pour le pique-nique du midi. Et chaque jour, il en reste un peu. On le garde précieusement dans un petit sac en tissu dédié à cela.
    Un matin, alors qu’on prend le petit déjeuner sur la terrasse qui donne sur le lac, on voit arriver en bande les canards qui vivent tout près de là, près du ponton, dans la darse. Sur la table, des morceaux de pain. On se regarde, on regarde tout autour, et on jette ces quelques morceaux sur lesquels, bien sûr, les canards se jettent modifiant sans regret leur trajectoire vers le large. On rit. On n’a plus de pain et on aimerait bien continuer à jouer. Pas question pourtant de donner du pain frais : c’est bien connu, c’est du pain rassis qu’on donne aux canards. Ni une, ni deux, la petite fille remonte dans la chambre et revient avec le sac à foccacia.
    Et on jette des petits morceaux, en visant les canetons qui sont moins rapides que leurs aînés et qui ont du mal à attraper le pain. On rit. On parle un peu fort. Bref, on se fait remarquer, surtout des enfants sages assis à la table d’à côté : ils boivent avec discipline leur jus d’orange.

    Et vous, aimez-vous donner du pain aux canards ?