Sous les pins, il est bon de s’installer pour tricoter une petite brassière jaune d’or. Le temps est doux, l’ombre agréable, le vent léger. Deux petites filles s’approchent et posent des questions. « Tu fais quoi ? » On répond. Elles regardent le catalogue, touchent les pelotes de laine et l’une d’elles à qui on a dit de faire attention car elle s’est approchée tout près des aiguilles, pointe son index vers la pointe de l’aiguille et l’appuie doucement pour conclure que, oui, c’est pointu. Aussi vite qu’elles sont arrivées, telles des hirondelles, elles repartent. Mais c’est pour mieux revenir quelques instants plus tard, avec d’autres enfants. Filles et garçons volètent tout autour, regardent un catalogue, demandent s’il y en a encore, les prennent, s’assoient par terre, feuillettent, commentent, choisissent des modèles, comparent, racontent des histoires de bébés sœurs ou frères ; deux autres se mettent à ranger les aiguilles, tout d’abord par longueur puis une fois qu’on leur a expliqué qu’elles ont toutes un numéro, reprennent leur rangement, le plus âgé, qui sait déjà lire, prenant la tête des opérations ce qui fait qu’un plus petit décide de mesurer avec le mètre tout ce qui est autour, les troncs des arbres, les cailloux, les pieds, les nez ; une autre reste là après avoir approché une chaise, et s’appuie, et regarde. On est bien, là.
brassière bébé
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On est bien.
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Moisson.
Passer du temps à fureter dans la boîte à boutons pour terminer la brassière. On finit par trouver trois jolis boutons en nacre légèrement rosés.
Dans la forêt de Janas, écouter le vent dans les arbres.
Renouveler son abonnement à la médiathèque de Sanary.
Recevoir six jolis masques colorés de la Lainière.
Faire une soupe, un soir. On trouve déjà des potimarrons au marché.
Aller à l’épicerie italienne et prendre un bon paquet d’amaretti pour les offrir à quelqu’un qui en raffole.