Après avoir lu une multitude d’ouvrages sur la réduction des déchets dont le fameux Zéro déchet, de Béa Johnson, et bien souvent discuté avec des jeunes gens enthousiastes sur ce sujet, rendre hommage aux anciens en rappelant comment ils procédaient sans pour autant vivre au milieu des immondices.
Quand on épluchait les légumes, on prenait du journal, et c’est comme ça qu’on apprenait à lire parfois. Les légumes, les sortait-on du réfrigérateur ? Sans doute, mais ce n’est pas certain. On était allé les chercher au marché, dans le cabas au tissu écossais qu’on essuyait bien une fois qu’on l’avait vidé : un coup d’éponge et, hop, plus d’odeur de poisson, par exemple. Car on posait tout comme ça dans le panier ou dans le sac ; oui, il y avait des sacs en papier, mais pas pour les carottes ou les pommes de terre, encore moins pour les artichauts.
Pour les œufs, on avait la boîte à œufs. Pour les bouteilles, le porte-bouteilles. D’ailleurs, on aimait aller à la consigne ramener les bouteilles en verre, car on avait alors le droit de garder les trois sous qu’on récupérait.
Les sacs à provisions…. Oui, il y avait plusieurs sacs. Ils étaient posés entre l’évier et la cuisinière. Le grand cabas dont on vient de parler, un autre plus petit, mais aussi des filets qu’on utilisait quand il s’agissait d’aller faire trois courses juste à côté. Gris, le filet. Le sac à pain était dans la huche à pain : on l’attrapait quand on allait à la boulangerie. On s’est souvenu de cela quand on a vu une jeune femme qu’on connait bien montrer avec fierté son sac à pain qu’elle avait cousu elle-même et expliquer que c’était quand même pratique pour éviter qu’à la boulangerie on lui donne le pain avec un papier mais, surtout, horreur et damnation, que le dit papier soit tenu par un morceau de scotch inutile.
Aller jeter la poubelle… c’était chacun à tour de rôle. Dans le grand immeuble où on habitait, il fallait redescendre à pied les quatre étages et la volée de marches vers le local à poubelle sis près des caves. La lumière était chiche et l’odeur caractéristique. On tenait fermement l’anse du seau et on vidait dans un grand bac. En remontant, on se disait qu’on avait fait notre tour et que pendant quelques jours, on n’aurait qu’à utiliser le vide-ordures au milieu du palier : on entendrait les déchets tomber en une cascade de ricochets. On lavait le seau de la poubelle, on l’essuyait bien avec un chiffon (et pas avec un torchon, bien que le chiffon fut dans son passé sans doute un torchon neuf à moins qu’il n’ait été un bout de drap) et on le remettait en place après l’avoir laissé s’aérer.
On a tenté de se souvenir de la date à laquelle les sacs poubelles bleu vif sont apparus dans l’organisation quotidienne. Impossible. Soit c’était l’époque où on n’avait pas encore de souvenirs, soit c’était il y a vraiment longtemps et on doit avoir atteint un âge plus que respectable….
Commentaires
nous vivions à la campagne, au-milieu d'un jardin ... peu de chose se jetait ... même la fosse à purin trouvait son utilité entre les routes de pommes de terre, ...tout se récupérait, tout se raccommodait, tout passait d'un emploi à l'autre et quand la fin venait servait souvent en combustible ... les poubelles étaient un dernier recours ... puis vint le "tout à jeter " ...si facile ...
amitié .
L'expression désormais obsolète : usé jusqu'à la corde.
Bon dimanche !
.....Et le pot à lait en fer-blanc que l'on balançait au bout du bras jusqu'à l'épicerie . Là, l'épicière nous le remplissais en plongeant une louche dans un gros bidon . " Tiens, ma cocotte, tu fais attention à ne pas le renverser, maintenant " et je rentrais tout doucement à la maison . Pas encore de bouteilles de lait alignées sur un rayon .
Ah oui, le pot à lait.... Disparu lui aussi.
Bon dimanche !
Ah oui, le pot de lait,....que nous faisions tourner à bout de bras ! En général, tout se passait bien !
Bien sur que nous pourrions avoir encore certains de ces comportements, encore faudrait il que les élites y mettent du leur !
rétablir les consignes par exemple, supprimer les ventes de canettes et le prêt à manger a emporter... Mais est ce concevable ?
bisettes
laurence
Il me semble que rétablir les consignes pourrait se faire. C'est certainement une question de volonté.
Bon lundi.
Malheureusement ou heureusement, le temps passé ne revient pas. Mais rien n'empêche aujourd'hui de garder certaines pratiques d'antan comme l'usage du journal pour les épluchures, d'un panier dédié aux courses ou bien de laver sa poubelle régulièrement, etc. Les bonnes pratiques d'où qu'elles viennent doivent être transmises de génération en génération par les familles et même enseignées à l'école. Bonne journée.
Il ne faudrait garder du passé que ce qui est positif. Car il y a eu des avancées importantes, comme la machine à laver le linge : pour les femmes, quel progrès ! En fait, on devrait réfléchir à un bon équilibre.
Bon lundi.
Heureusement on y revient tout doucement.......Moi je recycle beaucoup pour faire du compost.
Il y a effectivement une prise de conscience. Bon lundi.
Cela a fait remonter plein de souvenirs. Les temps ont bien changé depuis mais je crois que ce qui a énormément changé c'est notre façon d'acheter et l'offre offerte aux consommateurs. Petite (je suis née en 1954) il n'y avait pas d'eau en bouteille, ni de sodas ou autres boissons à part le Perrier et la Limonade mais c'était souvent des boissons que l'on buvait lorsqu'on sortait le dimanche se promener avec ses parents. Je me rappelle que dans les années 77 il n'y avait pas tout ce choix et puis le jambon ou tous les trucs sous vide cela n'existait pas ou alors je ne m'en souviens pas. On ne parle mm pas des plats tout préparés (à part le cassoulet, raviolis... en conserve). Trop de choix alimentaires, ce qui a engendré énormément de déchets et une énorme pollution pour l'environnement sans parler des dégats faits à notre organisme. Souvent on me dit qu'on a plus le temps et qu'il faut faire vite et donc souvent plus de déchets mais cela me fait parfois sourire, le temps n'a pas changé, c'est la façon de la passer qui a changé. .
Sur la façon d'utiliser son temps, je reviens encore une fois au beau livre de Jean Hegland, Dans la forêt....
Bon lundi !
Nous avons un pouvoir que nous ne soupçonnons pas.Il suffit simplement d'avoir envie de changer. Et ça se fait presque tout seul.
Joli dimanche.
Avoir envie et se décider, poser des actes.
Bon lundi.
Et si nous retrouvions le chemin des petits commerces où l'on parle
de tout avec tout le monde, au lieu de nous entasser dans les hideux et
bruyants hangars périphériques ?....
D'un coup de baguette magique, nos "détritus" seraient grandement
"DÉTRUITS " !!!
Mais effectivement, ce serait un bon début ! Je privilégie toujours les commerces de proximité.
Bon lundi !
hé oui, quand le plastique n'existait pas...
mais dès qu'il est apparu, on l'a trouvé si pratique qu'on a oublié toutes les habitudes d'autrefois (et qui aurait pensé à ce moment-là qu'il existait quelque chose comme l'écologie et l'environnement?)
Et pourtant, on vivait. Pourra-t-on revenir à un monde sans plastique ? J'en doute. J'en doute vraiment.
Bon lundi.
J'ai réalisé avec des torchons des sacs à pain... nous avons un composteur au fond du jardin (réalisé par mon mari).
J'ai souvenir de la Biche de Lait... nous allions en chercher 3 chaque jour à la ferme voisine... j'avais peur des vaches (rires).
Bon dimanche, Bisous, Câlins @ tes Félins
Vous achetiez donc, déjà, local ? Bravo !
Bon lundi.
Nous avons retrouvé certains bons gestes (panier, sac réutilisable, petit sac en nylon si léger dans le sac à main...) mais il faudra faire encore beaucoup d'efforts pour réduire nos déchets.
En tout cas, même si cela consomme du papier plutôt que de la technologie, je me réjouis que vous ne votiez pas électroniquement aujourd'hui. En pensée avec nos amies et amis français.
L'idée de se donner un an pour réduire drastiquement ses déchets est stimulante, je trouve.
Bon lundi !
merci de rappeler tout cela, bien avant les injonctions "comme il faut", j'ai connu mon père qui recyclait les coupes de gazon, les épluchures de légumes et de café, qui récupérait les emballages pour écrire dessus les listes de courses ou autre, plutôt qu'un papier neuf...etc etc bon dimanche
J'ai toujours vu ma mère utiliser des dos d'enveloppes ou d'autres bouts de papier pour écrire sa liste de courses ou pour noter des motifs compliqués d'un point de tricot.
Bon lundi !
Nous avons pris de bien mauvaises habitudes mais il n'est pas trop tard pour modifier à nouveau notre comportement. J'ai la chance d'avoir un jardin et un composteur mais je vais songer au sac à pain (entre autres) que j'avais abandonné...
J'en ai fait un dernièrement avec une taie d'oreiller usagée. Il a suffit de quelques coutures.
Bon lundi !
Merci pour cette juste réflexion qui me rappelle bien des souvenirs !
Je suis toujours choquée par ces linéaires de yaourts dans les supermarchés où je ne vais plus, Pourquoi tant de choix ?
Mais en franche optimiste, je pense que c'est moins pire qu'il a une vingtaine d'année. Maintenant on trie, on recycle, on composte, on brocante dans les villages chaque dimanche, on retrouve le "faire soi-même", les jeunes femmes re-tricotent, font de nouveau leurs vêtements, crochètent, se retrouvent dans des tricots-thés.
Je trouve que les gens se promènent aussi plus dans les campagnes le week-end, aiment goûter aux joies simples.
Il faut garder bon espoir en l'avenir, ce qui n'empêche pas d'être vraiment vigilant !
Il faut faire confiance aux jeunes !
Bon lundi.
Les "jeunes" ont des parents..; A un moment la "transmission" ne s'est pas faite ou... a été refusée...
Si notre façon de vivre , avec eux enfants et adolescents, a été logique, stable, argumentée, réfléchie, pas trop de raisons que "nos jeunes" refusent à la pratiquer à leur tour.
Chez nous 4 enfants, adultes maintenant, nés de 1981 à 1995: ils cuisinent ( surtout les garçons du reste), certains n'ont pas de télé mais aucun ne s'en sert comme d'une baby-sitter. Tous recyclent, fréquentent Emmaüs, Presque personne ne fréquentent les hyper mais tous travaillent à 2 néanmoins. Les bébés sont nés sans aucun achat de gadgets...
Ils jouent avec eux, chantent, leur racontent des histoires, fréquentent les bibliothèques, les "sortent", partagent du temps... et les confient volontiers à leurs grands-parents qui continuent à transmettre... leur font observer la nature, un coucher de soleil, leur apprennent à ne pas "avoir peur" des abeilles, leur expliquent à quoi elles servent....
And so on.... la nouvelle transmission est amorcée, modestement mais fermement convaincante... au quotidien...
Hum... Nous avons (à Bruxelles) les poubelles grises (le tout venant, non trié, mais jetable), les poubelles bleues (plastique PMC cartons de lait, etc.) les poubelles jaunes (papiers)... Ca tournait. Et les bulles à verre et de plus en plus de points verts (dans les magasins, pour les piles et les lampes longue durée), les retours de médicaments aux pharmacies, etc.
Et puis, par mesure d'économie, on a voulu retirer un passage des éboueurs (pour les poubelles grises) par semaine et le remplacer par une nouvelle poubelle (orange) une fois par semaine, avec les déchets organiques. Finalement, en raison de l'opposition à ce projet, les poubelles sont sorties mais non obligatoires. Pas mal de personnes les utilisent, les déposent le vendredi... Et la voirie ne les ramasse pas ! Le lendemain, on trouve les sacs éventrés (chats, renards, rats...) puis ils finissent par disparaître.
Enfin, j'ai connu les boîtes à oeufs (nous en avions de très jolies et on en trouve sur internet), les cabas de différentes tailles (plus ou moins solides), le papier journal... Mais enfin, l'épicier n'était pas toujours propre. Il emballait dans son papier journal, encaissait, coupait le fromage, rendait la monnaie, se grattait un coup. Honnêtement, ce n'était pas toujours appétissant. Mais on n'en est pas mort.
C'est vrai que j'ai une série de petits cabas en toile désormais, que je sors rarement sans sac de courses au cas où, mais j'oublie encore de prendre les sachets de papier pour y remettre des fruits et ou légumes au poids (mais je devrais faire attention à l'étiquette, puisqu'il faut peser et étiqueter soi-même).
Mes parents allaient jusqu'à rincer les filtres en papier Melitta pour le café du repas suivant. A la fin, ça ne passait plus. Le frigidaire a quand même été une belle invention, Et le lait pasteurisé...
Difficile d'être écologique dans un immeuble de 100 appartements, pourtant, si tout le monde s'y mettait, ce devrait être possible. En installant un compost par exemple. Ou plusieurs. Mais souvent, les personnes qui débarquent ici n'ont aucune idée de ce que c'est que le tri !
C'est difficile de convaincre, oui. Mais si chacun fait un petit geste, on peut y arriver, sans doute.
Bon lundi !
Merci pour ce beau billet qui fait réfléchir! De mon côté, le recyclage et compostage fait bien partie de ma vie et pour le magasinage, j'ai toujours mes sacs en tissus! Gros bisous, bon dimanche tout doux!
Et les paniers en osier? très pratiques!
J'épluche toujours mes légumes sur un papier journal !! et je porte toutes nos épluchures chez nos vieux voisins pour leurs poules ! Bien sûr j'ai connu le pot à lait, et le fameux filet qui faisait mal en frottant contre les jambes à causes des coins de boites qui passaient à travers les mailles !!!
Il me semble qu'il commence à y avoir un petit réveil des consciences dans ce domaine, souhaitons qu'il s'amplifie ! bises
Il ne pourra que s'amplifier, ce réveil des consciences. On n'a pas le choix, de toute façon.
Bon lundi !
Oh oui! Je me souviens de cette période. Nous habitions au 6ème étage sans ascenseur, le dernier. Depuis l'âge de mes trois ans jusqu'à mes 19 ans, j'ai vécu là. De retour de l'école, maman me demandait d'aller acheter soit du lait avec le bidon, soit une salade et d'autres produits avec le filet qui s'allongeait avec le poids. Parfois le laitier apportait le lait dans l'immeuble et chaque locataire laissait le bidon devant la porte. Dans l'immeuble, j'avais une amie et nous descendions les escaliers quatre à quatre et de grands rires.
Les temps ont bien changé. J'aimais bien aller à l'épicerie et voir l'épicière prendre une petite pelle et piocher dans le gros sac de sucre pour avoir un kilo dans un cornet en papier posé sur la balance.
Depuis plusieurs années, je trie tout et j'ai même une petite poubelle verte avec le sachet adéquat pour les épluchures.
Douce fin de journée Bonheur du jour et merci pour ce beau billet.
Ils n'étaient pas très pratiques, finalement, ces filets ! Mais tout le monde en avait un.
Merci. Bon lundi !
Tant de souvenirs reviennent en effet. Celui qui m'émeut le plus est celui des allumettes pour allumer la gazinière comme on disait alors. Pas question de la jeter après sa première utilisation : ma grand-mère les conservaient pieusement dans un pot et les réutilisaient, les allumant à la flamme d'un autre brûleur. Il m'arrive de le faire encore, en souvenir...
Et bien vous avez ravivé un souvenir. Effectivement, on faisait ça aussi....
Merci et bon lundi.
Je vivais à la campagne et beaucoup de choses allaient directement aux poules, aux lapins, au chat ou à ce que l'on appelait pas aujourd'hui un compost, pour le jardin. Et j'ai connu le lait que l'on allait chercher tous les jours à la ferme avec un bidon que l'on balançait à bout de bras .. Je ne me souviens plus de l'apparition du plastique.
d'anciennes habitudes sont réveillées, d'anciens gestes automatiques sont étudiés à nouveau, il était temps de réfléchir à nos pratiques et de faire des choix
On pouvait mettre aussi du papier journal au fond de cette poubelle dont je me souviens qu'elle était rectangulaire et évasée chez une de mes grand-mère; avec une poignée en bois. Grand-mère qui m'accompagne en pensée encore aujourd'hui surtout en ce jour où je fais la (première) cuisson de quelques confitures de fraises... comme elle, très tôt le matin...
Je ferai bientôt aussi mes confitures d'été pour qu'on puisse les déguster l'hiver. Et très tôt le matin aussi. Que de transmissions, n'est-ce pas ?
Merci pour tous vos commentaires qui me touchent.