La dernière page du livre s’est refermée mais on continuera longtemps à poursuivre la lecture de Dans la forêt, de Jean Hegland. Le silence, après la lecture d’un livre si essentiel, est encore de la lecture.
La dernière partie du livre est courte mais très dense. Après un temps de stupeur face au cataclysme subi par la société de consommation, un temps d’attente mêlé d’aveuglement, un temps de résistance, puis d’adaptation, vient le temps de l’acceptation : si plus rien ne sera comme avant, il ne s’agit pas de faire avec, de faire au mieux, mais de faire autrement et, oui, d’accepter d’être quelqu’un d’autre, un être tout à la fois neuf et innovant.
A la fin du livre, les deux sœurs en ont fini avec les carcans. Eva a longtemps voulu être danseuse ; face à un grand miroir, elle a plié son corps à une barre pendant toute sa vie ; enfin, « avec de nouveaux mouvements qui n’avaient pas de noms, elle a dansé la danse d’elle-même, tantôt sauvage, tantôt tendre, tantôt pesante, tantôt sautillante ». Nelly espérait entrer à Harvard ; elle découvre vraiment la forêt et y puise la vie : « Je suis juste un noyau, un grain, un bout de charbon de bois enfoncé dans un morceau de chair qui respire, qui écoute la pluie. Ma vie emplit cet endroit, elle n’est plus pauvre, ni perdue, ni volée, ni n’attend plus de commencer ».
Elles sont.
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Moisson.
En passant dans la rue des fleurs pour regarder le jasmin et la glycine, voire pour en marauder encore une fois quelques fleurs, apercevoir un seringa en fleurs. S’arrêter brusquement et aller en couper deux branchettes qu’on mettra dans un petit vase en verre épais.
Poster un courrier dans lequel on a versé un peu de fleurs de lavande.
Rire de soi-même un bon moment.
Aller déjeuner à Aix en Provence, aux Deux Garçons, en terrasse puis flâner sur le Cours Mirabeau après avoir fait un saut au Monoprix où on trouve des chaussettes Bleu Forêt en fil d’Ecosse.
Terminer la lecture de Dans la forêt, de Jean Hegland, et commencer Vie de ma voisine, de Geneviève Brisac.
Ecouter la Passion selon St Matthieu de Bach.
Au moment de préparer la salade, aller couper du basilic et de la coriandre dans la petite jardinière posée sur le rebord de la fenêtre.
Croiser l’infirmière qui s’était occupée de Maman. Sans qu’il soit nécessaire de se dire un mot, tomber dans les bras l’une de l’autre et se serrer très fort. Se sourire et se faire un signe de la main avant de reprendre chacune son chemin.
Aller jusqu’au fort Balaguier lire et interrompre sa lecture le temps qu’un paquebot passe pour aller vers le large.
Ecrire six pages.