La vie est une suite de moments allant du noir profond au blanc pur, en passant par toute une gamme de gris. Dans cette gamme, plus de teintes qu’il n’y a de notes : gris foncé, menaçant, anthracite, opaque, épais, acier, plomb, épais, tourterelle, clair ou souris… , On va et on vient, on monte et on descend ; et tant qu’on fait cela, on reste en vie.
Le gris, on y a pensé au moment où, lisant Minuit sur le canal San Boldo, le dernier opus des aventures de Brunetti, on le suit sur son trajet matinal pour se rendre à la Questure, s’arrêter prendre un café croissant non seulement chez Ballarin, mais aussi chez Rosa Salva.
On pose alors le livre sur les genoux et on se souvient de la dernière fois qu’on a dégusté un café croissant chez Rosa Salva. A toutes les tables, des Vénitiens et des Italiens surtout, parlant de plus en plus fort au fur et à mesure que les cloches de l’église toute proche sonnaient. On avait pris ses aises sur la chaise, et on avait regardé le ciel : un beau ciel gris de novembre à Venise : on l’avait trouvé onctueux, ce gris, comme le budino qu’on avait dégusté aussi.
Voilà un joli projet : retourner un matin chez Rosa Salva.
Pour l’instant, on continue à suivre Brunetti dans son enquête.
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Des nouvelles de l’ipomée.
L’ipomée va bien : elle pousse et, chaque jour, elle offre deux, ou trois, voire quatre fleurs. On la discipline en fixant les fines tiges souples mais, la têtue, elle tente quotidiennement de passer derrière la canisse, ce qui n’est pas prévu. On s’est rendu compte qu’une ipomée demande beaucoup d’eau. Ainsi, chaque jour on va y mettre l’eau de la salade qu’on nettoie.
On a décidé de planter sa jumelle en face pour qu’elle se sente moins seule et parce que ces fleurs bleues, vraiment, c'est très joli. On leur adjoindra les roses trémières et les belles-de-nuit.
On en viendrait même à espérer être déjà le 25 novembre…