Avant de s’enfoncer dans le massif de Notre Dame du Mai en partant de La Guardiole,
quel plaisir de marcher sur cet étroit chemin qui surplombe la mer.
Les yeux s’abreuvent à ce paysage mille fois vu déjà mais que chaque promenade fait redécouvrir
comme s’il venait d’apparaître :
les pins aux troncs tordus qui se penchent vers l’à-pic,
la terre et la roche d’ocre clair,
la haute mer,
le ciel aussi, aujourd’hui gris.
Le sommet attendra : il est bon de se poser pour contempler ;
puis la litanie du ressac sur les cailloux polis comme des grains de chapelet
apporte en don imprévu un long moment d’action de grâce que d’autres appelleraient méditation peut-être.
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Hiver, lectures en cours.
Hiver : Ne l’avait-on pas oublié ? Peut-être. Oublié le bruit du pas sur le chemin tout givré ; ce blanc tout autant laiteux que transparent sur les feuilles et les lichens, les longs alignements de vignes pétries par le froid et même la mer qui se blottit tout contre l’horizon car il est plus au Sud.
Lectures en cours : « L’habitude d’être », de Flannery O’Connor, un ensemble de correspondances ; déjà lu mais il est bien de revenir à cette auteure magistrale. Poursuite de « La Clinique de la dignité », de Cynthia Fleury ; lecture longue car elle est aussi évocatrice de ces moments vécus il y a des années pendant lesquelles il fallait se battre, justement, pour préserver la dignité de ceux dont on prenait soin.