De loin, repérer les bans des producteurs locaux. S'avancer, dire bonjour et remplir le panier des légumes qu’on aime : poireaux, pommes de terre, courge, pour la soupe ; blettes et épinards ; fenouils et cébettes ; un peu de cardes qu’on accompagnera de poisson dans la semaine ; doucette et rougette ; et même deux courgettes, bien qu’elles soient nées sous serre mais on a envie d’en faire une salade après les avoir découpées en tagliatelles – et on y ajoutera des olives.
Chez l’Italien, de la mozzarella di buffala et de la burrata.
A la fabrique de pâtes, des gnocchis de semoule et d’autres de pommes de terre.
Et chez Rose, la fleuriste (oui, elle s’appelle Rose….), se laisser tenter par un joli bouquet d’anémones après avoir discuté des jacinthes prises l’autre jour dont le parfum embaume le bureau sur lequel on les a posées. Et Rose d’ajouter : « Et oui, ça tient bien compagnie, les jacinthes. »
MOISSONNER / Bonheur du jour quotidien - Page 135
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Au marché.
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La traduction de tous les airs de moi connus.
Après les allers-et-venues des moments de fête, les sons de la vie quotidienne reviennent à petits pas. Un oiseau lance une belle trille ; le vent souffle et fait claquer les feuilles ; la pendule ticque et tacque sans se presser ; les chats sont affairés : la toilette, la sieste, monter ou descendre l’escalier, chercher le coussin le plus moelleux de l’instant, s’y enrouler ; le livre qui s’ouvre à une page qu’on aime.
Justement, c’est Emily Dickinson :
Mieux - que la Musique !
Car moi – qui l’entendis
J’étais habituée – avant – aux Oiseaux –
Ceci – était différent – C’était la Traduction –
De tous les airs de moi connus – et d’autres –
…
Nul ne le pouvait jouer – une seconde fois –
Hormis le Musicien – parfait Mozart.
Ecouter alors le concerto pour piano n°20, K466, tout simplement,
« traduction de tous les airs de moi connus – et d’autres ».