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MOISSONNER / Bonheur du jour quotidien - Page 150

  • Force vitale.

    Tout en repassant alors que le soleil inonde la grande pièce, écouter de la musique. Mozart, bien sûr qui est au programme de l’émission En pistes !
    On se régale des extraits du Don Giovanni dirigé par Jérémie Rhorer, on est moins à l’aise avec la version proposée du Requiem, et puis c’est Menahem Pressler qui joue le premier mouvement de la sonate n°14 K. 457. Il a quatre-vingt-treize ans.
    C’est beau comme il joue. Il n’a plus rien à prouver mais simplement à être lui-même, en harmonie avec son être profond et jouer, tout simplement.
    Comme il est bon de savoir qu’il y a des gens qui sont ainsi, dégagés de toutes contraintes, mus par une force vitale exceptionnelle ! Ce doit être un homme heureux qui connait l’essentiel.
    Mozart était comme ça, dans l’essentiel.


  • La maraîchère.

    La maraîchère est toujours au même emplacement : au début de la rue du marché. Son ban est en L. On peut trouver chez elle des fleurs tout autant que des légumes. Ce matin-là, il y avait les tomates au bout. Bien posées les unes à côté des autres, et non pas les unes sur les autres, bien rouges et bien charnues. « Je les pose comme ça pour qu’on les voit mieux et que les clients puissent mieux les choisir. » Et effectivement, on les regarde, on les touche avec les yeux, puis on les prend délicatement pour les poser dans le grand saladier en zinc. Juste à côté, quelques poivrons biscornus ; des courgettes énormes. « Pour la soupe maintenant la courgette, hein ! » Encore après les pommes de terre : il n’y en a pas une pareille à l’autre. Et tout à coup c’est l’automne. Des courges butternut, d’autres rondes et orange, des potimarrons. En hommage à la saison qui change, on met dans le panier trois tomates et une belle courge orange, un peu lourde, certes, mais elle sera du plus bel effet sur le plan de travail. Il est possible qu’on attende un jour de pluie pour la préparer en la mettant au four, comme ça, avec sa peau.
    En quittant le marché, on dit au revoir à la maraîchère à qui on promet de revenir la semaine prochaine.