Sur la route, admirer le ciel : il est vraiment bleu, d’autant que quelques nuages très blancs et très bouclés s’y promènent tranquillement.
Remarquer que les genêts commencent à fleurir, ainsi que le thym.
Dans Brignoles, au détour d’une ruelle sombre, tomber sur un rosier ancien tout en fleurs : de belles roses fuchsia très odorantes ; l’une d’elles, lourdement éclose, baisse la tête ; pour en humer le parfum, on la soulève de la main délicatement puis on la repose dans l’air ensoleillé.
S’arrêter chez Pingouin faire quelques achats. La laine Pingouin n’existe plus, bien sûr, mais le magasin en a gardé le nom.
Passer à la librairie Le bateau blanc ; tailler une bavette avec la vendeuse ; repartir avec Je me souviens de tous vos rêves, de René Frégni.
Au retour, s’arrêter, comme d’habitude, chez le producteur de roses où on choisit un gros bouquet de roses blanches qui elles aussi embaument l’habitacle de la voiture dans laquelle on lit à quelqu’un quelques passages de Vie et mort d’un étang, de Marie Gevers.
MOISSONNER / Bonheur du jour quotidien - Page 240
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Moisson.
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Exaucement.
Le matin, prendre parmi l’étal d’un des fleuristes du cours Lafayette un premier bouquet de pivoines pour quelqu’un qu’on espère bien pouvoir rencontrer aujourd’hui peut-être.
Et le soir même, longer la corniche de Tamaris pour le lui apporter. Roulées dans un papier journal, les pivoines en boutons sont promesses de fleurs douces et délicates, légèrement rosées.
C’était bien ce qu’il fallait.