Le matin, aux Sablettes,
nager longuement, jusqu’à la bouée ; au retour, se sentir vivante bien que fourbue.
Prendre le pain avant de rentrer.
L’après-midi, rester près de celles et de ceux qui ne bougent plus, ou qu’à peine, de leur lieu de vie.
Le mois d’août les laisse encore plus seuls qu’à l’accoutumée et
les regards échangés (il n’y a parfois plus qu’un regard),
les sourires échangés (il n’y a parfois plus qu’un sourire),
les quelques mots qui se répètent (car la mémoire ne dure parfois plus qu’un très court instant),
les quelques pas faits ensemble dans le couloir,
oui, ces petits moments sont aussi des moments de vie car il y a partage :
ces échanges, bancals le plus souvent, sont des éclats d’humanité.
Ils complètent la vie telle qu’elle est avec les va-et-vient
des visites estivales,
des repas de farcis et d’aïoli sous les tonnelles,
des chapeaux qu’on remet sans cesse sur la tête des tout-petits passés maîtres dans l’art de les faire voltiger dans le sable mouillé,
des après-midis au frais qui permettent de papoter depuis le temps qu’on ne s’est pas vu.
MOISSONNER / Bonheur du jour quotidien - Page 4
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Eclats d’humanité
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Un moment d’été
En rentrant de la plage, laisser sur la terrasse les chaussures pleines de sable et se rincer les pieds au jet dont l’eau est presque chaude tandis que le carrelage, lui, est brûlant comme l’était tout à l’heure le sable : le soleil est déjà bien haut !
Et pendant ce temps, les cigales chantent à tue-tête et les pins et les figuiers embaument.
Un bourdon vient boire dans le petit abreuvoir installé sur le muret.
L’intérieur de la maison, bien protégé de la chaleur et de la lumière, est agréablement frais et sera un refuge jusqu’au soir.
Il est temps d’aller équeuter les haricots verts, éplucher les pommes de terre pour préparer la traditionnelle salade d’été : haricots verts, pommes de terre, œufs durs, oignons rouges.