Ce n’est pas à chaque fois mais souvent qu’une libellule volète autour du potager au moment de l’arrosage. Elle est bleue, très brillante, et ses ailes s’irisent d’un arc-en-ciel dans le soleil levant. Elle est plutôt du côté de la sauge et de la verveine, la sauge étant une plante qu’elle affectionne parait il. Une fois seulement, elle s’est posée sur le sommet d’un tuteur mais pas suffisamment longtemps pour se laisser observer ; impression que ses ailes étaient ouvertes. Est-ce donc une demoiselle ou une libellule ? Sa voltige est trop rapide pour conclure. Peu importe puisqu’à chaque fois elle laisse dans son sillage une myriade de petites étincelles comme le font toutes les fées et c’est l’enchantement qui compte. Désormais, quand elle arrive pour faire son petit tour et qu’elle ne peut se poser puisque l’arrosage matinal, en fait, dérange la tranquillité du lieu et l’empêche de prendre son bain de feuilles et d’eau, il s’agit de lui dire : Bonjour, Mademoiselle Libellule.
CONTEMPLER / Liste de contemplation - Page 17
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Mademoiselle Libellule.
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L’orée de la forêt, L’équilibre du jardinier, Erich Fromm, biophilie.
Dans le pré qui précède la forêt, des coquelicots au milieu de la belle herbe printanière et sur le talus qui ceint le pré, tout autant de fleurs de bourrache aux feuilles qui semblent blanches dans le scintillement du soleil. En relevant le regard, c’est d’un côté l’immense potager de la ferme de Fabregas et de l’autre côté la canopée qui s’élève jusqu’au sommet du Mai qui brille aussi. Au-delà, tout ce grand ciel bleu.
Après avoir ressorti du sac L’équilibre du jardinier, de Sue Stuart-Smith, on l’ouvre page 167, page déjà marquée d’un joli post-it vert, pour relire les lignes qui concernent la biophilie, terme utilisé par Erich Fromm : « l’amour passionné de la vie et de tout ce qui vit. »