C’est dimanche après-midi et tout est calme. La café est servi et on le sirote lentement en bavardant ou en lisant, qui le dernier Donna Leon, l’autre Le Monde. De temps en temps, une voiture passe sur la route. Dans un jardin voisin, des enfants jouent. On est dans un espace à part de ce monde difficile qu’il faudra affronter dès le lundi matin. On prévoit de faire des scones pour le thé et de les déguster tièdes avec de la marmelade d’orange. On commente de temps en temps les lectures. Qui prononce à voix haute quelques mots d’italien, histoire de maintenir le petit niveau acquis lors de précédents voyages. L’autre, la tête toujours sur l’oreiller, cite les gros titres jusqu’à celui-ci : « Lire cette phrase nuit gravement à votre concentration ».
Il s’agit d’un long article sur la dépense d’attention désormais constante que subissent ceux et celles qui sont connectés en permanence. On y apprend que la capacité de concentration a diminué de 4 secondes en quinze ans : « nous avons désormais un score de 8 secondes. Soit, sans rire, un taux en dessous de celui du poisson rouge qui lui est capable de se concentrer 9 secondes d’affilée ». De même : « A chaque invasion de SMS dans mon espace mental, je mets 23 mn à me reconcentrer pleinement sur mon travail. » Et ce n’est pas tout : cette dépense d’attention, elle est non seulement prévue par certaines entreprises, mais entretenue afin que nous consommions de plus en plus de connections diverses et variées, au point qu’on puisse parler de piratage de l’attention.
On évoquera prochainement les conseils donnés par l’auteur de l’article pour lutter contre ce phénomène. Mais aujourd’hui lundi, on pose la question : pensez-vous que votre attention est piratée ? luttez-vous contre cela, et comment ?
SE POSER DES QUESTIONS / La question du lundi - Page 107
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La question du lundi : la dépense d’attention.
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La question du lundi : vous avez dit dimanche ?
Pour ceux qui ont la chance de ne pas travailler ce jour-là, le dimanche est vraiment un jour à part.
Il commence par ce silence du matin. Dans les rues, peu de circulation. Dans la maison non plus, car on traîne un peu. On a l’impression d’avoir un temps quasi incalculable devant soi. On peut faire plein de choses le matin : rien, tout d’abord ; faire la grasse matinée ; lire ; aller au marché ; faire la cuisine ; s’occuper des plantes ; raconter des histoires ; aller faire une balade à vélo le long de la corniche. Si on a invité des amis, on fait une belle table, on prépare un bon repas, on sort les jolies tasses à café. Si ce ne sont pas des amis, c’est la famille qui vient ou alors on y va. L’après-midi, on papote, on repart se promener. Si on reste tranquille à la maison, entre soi, on prend le temps de parler un peu, de faire des projets peut-être, de se reposer. Puis arrive le soir. Le dimanche soir est particulier. Pour certains, il est source d’angoisse car il faut préparer la reprise du lendemain, pour d’autres il est l’occasion d’un autre moment de calme dans le jour qui tombe. Pour le dîner, on a ses rituels : on finit les restes, par exemple ; ici, souvent, on fait des croque-monsieur. Après, on range tout car on sait que demain, le temps sera compté. Mais tout va bien car on a fait de cette journée une parenthèse.
Et vous, comment se passent vos dimanches ? Les aimez-vous ?