Après avoir cité ici ces quelques mots de René Char, « si tu dois repartir »
on poursuit les citations, bondissant de l’une à l’autre comme l’écho : « Il y a des vies blanches sans autre signe extérieur de leur destruction que d’appartenir à l’absence – à soi, aux autres, au monde »
écrit Anne Dufourmantelle dans Puissance de la douceur.
Cela a pris des années, ici, pour ne plus être absent à soi-même, aux autres, au monde. Des années pour cesser de tuer le temps. Et, au moment où il faut repartir encore une fois sur un nouveau chemin inattendu, on a conquis la certitude d'être au présent.
Et vous, êtes-vous encore en chemin pour acquérir cette présence à vous-même ou l’avez-vous trouvée pour en faire la compagne de votre quotidien et ainsi construire chaque moment du temps ?
SE POSER DES QUESTIONS / La question du lundi - Page 108
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La question du lundi : cesser de tuer le temps.
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La question du lundi : la possibilité d’une seconde vie.
On a lu dans Le Monde un article paru mi-août du philosophe François Jullien, dont le titre est : « Nous pouvons tous vivre une seconde vie ». Il y explique que celle-ci, la seconde vie, s’installe progressivement : « Il n’y a pas de nouvelle vie, seulement une possibilité qui se promeut à notre insu, très discrètement et qui permet l’apparition d’initiatives. Ce n’est pas de l’ordre de la rupture mais de la transition. »
Quand l’auteur évoque cette seconde vie, il ne s’agit pas de celles qui surgissent d’un drame soudain et imposent une nouvelle forme de vie, non choisie. Il évoque, d’après ce qu’on a compris, les prises de conscience qui, progressivement, font mesurer ces tensions empêchant d’être en harmonie avec soi-même ; prises de consciences qui mènent à la suite d'un chemin dont on ignorait l'existence à un choix clair, net, précis, pas toujours confortable tout d'abord mais qui permet de se déployer comme une fleur à l'aurore.
On est assez d’accord avec sa vision des choses.
Et vous, qu’en pensez-vous ?