Préparer les potées de basilic, ciboulette et persil afin de parfumer les salades tout l’été.
Faire du pain.
Marcher le long de la corniche et regarder l’horizon puis tous les pissenlits joyeux du bord de la route, un petit coussin de giroflées qui a poussé sur un mur, les chèvrefeuilles qui commencent à s’écheveler et passer un petit temps à regarder les mouettes qui jouent dans le ciel. Oui, oui, elles jouent.
Préparer du courrier qui partira quand le facteur passera, dans quelques jours. Le temps est différent.
Ecrire plusieurs pages.
Récupérer la commande de légumes : asperges vertes, épinards, artichauts violets, courgettes, fenouils, mâche, carottes, pommes de terre, courge. De quoi tenir un moment.
Nettoyer à fond une vitrine pleine de vaisselle.

De part et d’autre du portail, papoter avec le facteur qui amène des journaux, des revues et des livres.
De part et d’autre du grillage, papoter avec la voisine qui prend le soleil dans son jardin minuscule.
Le matin, aller virtuellement à la messe.
L’après-midi, aller virtuellement au cours de yoga.
Lire un article sur Julien Gracq et y voir une page manuscrite d’un de ses ouvrages. Penser à tous les livres qui furent écrits à la main quand les esprits n’étaient pas sollicités par des activités volatiles.