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mistral - Page 3

  • Mistral sur Bargème.

    Il soufflera fort, le mistral, tant qu’il y aura des nuages blancs dans le ciel qu’il veut immaculé. Au loin, sur La Bastide ou la Roque Esclapon, quelques-uns s’accrochent encore dans le bel azur. Il n’y en a déjà plus au-dessus de Bargème qui dresse fièrement ses pierres jaunes au milieu de la plaine.
    On gravit les marches jusqu’à l’église en saluant l’employé municipal qui vérifie que les lampions installés pour la fête n’aient pas été arrachés durant la nuit. On taille une bavette avec celle qui tient le petit café voisin de l’église dont il partage la placette. On salue la rose trémière qui pousse entre les pierres et on s’assied en tailleur sur le muret, face au soleil. Il fait frais. Pourtant, on sent déjà sur la peau la chaleur du jour éblouissant d’un matin de mistral.


  • Poussière de joie.


    Parce que quelqu’un a besoin d’aide et se sent démuni, l’accompagner et revenir là où on est déjà venu de nombreuses fois, quand quelqu’un devait aussi s’y installer pour une longue période.
    Montrer le chemin ; indiquer les endroits importants : la salle à manger, la salle de télévision, le solarium, aider pour avoir la télévision, le téléphone, pour ranger les affaires dans le placard.
    Tout en s’agitant ainsi, ne pas oublier, de temps en temps, de faire un sourire.
    Puis aller faire un tour.
    Dans les longs couloirs vont et viennent des gens qui ont du mal à marcher, et dont on aimerait savoir qu’ils ne sont pas seuls.
    Croiser des membres du personnel qui s’exclament et vous reconnaissent, et vous embrassent, et vous serrent dans les bras, et sourient.
    Arriver au solarium.
    Regarder le paysage planté de pins parasols et bordé de la mer que le mistral a peint aujourd’hui d’un bleu roi fabuleux.
    Raconter qu’on venait y prendre le soleil, boire un café, rester l’un avec l’autre, l’un contre l’autre, et qu’on en profitait, vraiment, parce que c’était les bons moments qui restaient possibles.
    Parce qu’on savait que le temps était compté.
    Chacun, lucide, offrait à l’autre un tout petit morceau de joie, un minuscule petit morceau, certains jours un infime morceau, presqu’une poussière de joie, mais avec tellement de bonne volonté qu’elle en était bien plus lumineuse que le soleil du Sud.
    Suggérer à ceux qui écoutent ce récit et en sont surpris, d’arriver à partager cette joie là parce que c’est le signe qu’on est encore vivants.