Se désencombrer en donnant quelques objets et vêtements, un plat qui prend la poussière parce qu’on ne s’en sert jamais ; jeter, carrément, un cache-pot fêlé.
Rencontrer quelqu’un de gentil qui aide à régler un problème administratif.
Trouver une nouvelle cat-sitter qui viendra soigner les chats quand on devra s’absenter.
Marcher sur la plage sous la pluie.
Ranger le rayon des romans policiers.
Ecouter la retransmission sur France Musiques de la Folle journée de Nantes. Remarquer en longeant la rue pour aller au pain que le cognassier du Japon des voisins est en fleurs. En admirer les corolles de ce si joli rose fuchsia ; cinq pétales.
Remarquer aussi le premier amandier en fleurs mais là, c'est à l'entrée des Gorges d'Ollioules.
Faire des crêpes, bien sûr.
Cirer une table ; le bois est devenu si doux au toucher.
Etendre du linge dehors car il fait grand soleil.
Bonheur du jour - Page 571
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Moisson.
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Les azurs bleus, les azurs verts.
On aimerait pouvoir, comme les Inuits pour la neige, avoir à sa disposition des centaines de mots pour parler avec précision du bleu du ciel, car il y a bleu et bleu. Le bleu n’est jamais simplement bleu.
Au-dessus de Bois-Soleil, en haut du raidillon pris sur la gauche après les champs qui ne sont encore que de terre ocre rouge, c’est le bleu du début de février quand c’est le début du jour. C’est bien du bleu, mais si pâle – convalescent peut-être après les jours d’hiver ? On le voit, ce ciel, sur certaines aquarelles de la Sainte Victoire que Cézanne a peintes, allant au motif sur les chemins caillouteux là-bas comme ici de cette Provence aride.
Quand il est midi et qu’on s’installe sur une large pierre plate pour le contempler, le bleu est alors plus affirmé mais il reste léger. Il n’a pas encore, il est trop tôt dans l’année, l’intensité de l’azur estival.
L’azur. C’est le ciel. Un ciel bleu azur. Les bleus du ciel sont-ils tous des azurs ? Des azurs … Mais où donc a-t-on déjà vu ce mot azur au pluriel ? …. Ah oui, Rimbaud, dans Le bateau ivre : « Dévorant les azurs verts ».