On est en train de lire avec un immense plaisir Ma transhumance, Carnets de routo, d’Antoine de Baeque. Il s’agit d’un carnet de marche : l’auteur a refait la routo, la route de la transhumance d’Arles à Vinabio, marchant parfois ou avec les troupeaux et leurs bergers. Mais marchant. En exergue, une phrase de Giono, abondamment cité dans l’ouvrage : « Ne cherche pas, va ; va devant toi, marche, tout ça c’est sur la route » (1). Plus de 400 km.
On en parlait dimanche autour d’une table amie et la conversation a tourné autour de la marche. Il y avait là de grands randonneurs qui feraient le routo sans difficulté ; des marcheurs accomplis mais qui désormais évitent les fortes dénivellations et préfèrent les petites balades. Et de ces nouveaux marcheurs qui ont appris durant le confinement à aller chercher le pain à pied, par exemple, parce que cela les faisait sortir, puis qui ont fait le tour de leur quartier. Un petit tour, deux petits tours, et maintenant souvent des petits tours, de plus en plus de grands tours.
D’où la question du lundi : depuis le confinement, habitués de la marche ou pas, marchez-vous plus qu’avant ?
(1) Jean Giono, L’eau vive, Gallimard, 1943, in Antoine de Baeque, Ma transhumance, Carnets de routo, Arthaud, 2019.
de la marche
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La question du lundi. Routo.
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25 novembre 2012. Passer la soirée avec Thoreau.
« Etre dehors assez longtemps pour que le contact avec une saine réalité serve de lest à la pensée et au sentiment. La santé exige ce relâchement, cette vie sans but. La vie dans le présent. Qu’un homme, dans la maison, pense ce qu’il veut de la nature ; au–dehors, elle lui paraîtra toujours nouvelle. Je reste en plein air à cause de l’animal, du végétal, du minéral qui sont en moi » (Journal, 4 novembre 1852)
« Je rêve d’un peuple qui commencerait par brûler les clôtures et laisserait croître les forêts » (De la marche).