Guy Goffette, si grand poëte, nous a quittés il y a quelques jours.
En juin 2023, j’avais cité ici quelques un de ses vers. Les revoici :
Une question de bleu.
Le ciel est le plus précieux des biens dans l’existence.
Le seul qu’on puisse perdre le soir et retrouver au matin, à sa place exacte, et lavé de frais » (1)
Et en voici d’autres, car on n’a jamais assez de ces mots que les poëtes nous offrent avec magnificence et nous laissent quand ils s'en vont pour ne pas que nous nous sentions trop seuls :
Ce que j’ai vu, je l’ai écrit
comme la pluie sur les vitres
et les larmes des roses, et tout
ce que j’ai oublié demeure
Là, dans ce grand sac de voyelles
posé contre le pied de la table
où le temps passe entre ma vie
et moi sans blesser personne.
Quand plus rien ne chante au-dehors
je puise dans le sac et sème
sur la page un peu de poussière
d’oubli et le jour paraît comme
un musicien qui tend son chapeau. (2)
Un hommage bien plus fort, à la hauteur de Guy Goffette : la chronique d’Emmanuel Godo, dans La Croix, le mercredi 3 avril 2024.
(1) Guy Goffette : Le pêcheur d’eau, Ed. NRF Gallimard, 1995.
(3) Guy Goffette : Poussière d’oubli, in Petits riens pour jours absolus, NRF Gallimard, 2016, p. 13
emmanuel godo
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Hommage à Guy Goffette
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Aussitôt que la vie, Pessoa, le long de la mer.
Emotion : Merci aux nouveaux lecteurs d’Aussitôt que la vie. Ils sont peu nombreux mais je les sais de qualité. Et quel que soit leur nombre, ils comptent beaucoup pour moi.
Méditation : Relever ces mots de Pessoa (Le livre de l'intranquillité) dans le journal d’hier et les partager ici : « Je ne suis rien / Je ne serai jamais rien / Je ne peux vouloir être rien / A part ça, j’ai en moi tous les rêves du monde. » (1)
Chance : Ecrire quelques lettres et, pour aller les poster, marcher le long de la mer.
(1) La Croix, 9 novembre 2022. Chronique d’Emmanuel Godo ; citation de Pessoa dans la traduction de Patrick Quillier.