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thoreau

  • Qui a Feuilles d’herbes ?

    L’usage des salles d’attente a ceci de positif, c’est qu’on peut largement avancer dans ses lectures. Ainsi, hier, on a pu lire plus d’une heure et demie et terminer Dans mes pas, de Jean-Louis Etienne. Il cite un poète qu’on aime beaucoup, Walt Whitman et son célèbre recueil de poésie, Feuilles d’herbes.

    « Désormais je ne fais plus appel à la chance, c’est moi la chance. »
    « A partir d’aujourd’hui, je n’attends plus la bonne fortune : la bonne fortune, c’est moi !
    J’ai fini de me plaindre, j’ai fini de tergiverser, j’ai fini d’avoir besoin de ceci ou cela,
    Terminé le petit monde des récriminations (…).
    Sans faiblesse ni grief, j’avance à découvert sur la piste. »
    Au retour à la maison, on va vers le rayon poésie et on recherche le recueil de Walt Whitman qu'on aimerait bien relire. Il faut dire que les livres de poésie ne sont pas rangés par ordre alphabétique… pas très pratique pour chercher un auteur. On les range, mais de Feuilles d’herbes, point. On sait pourtant qu’on l’a, ce livre ! On en arrive à la conclusion qu’il est ailleurs. Mais où ? On va dans le rayon Roman, à la lettre W. Rien. On va dans le rayon Biographies et Correspondances. Rien non plus. Et dans le rayon Religions et Spiritualité ? On ne sait jamais… Non. Avec les livres de Thoreau ? Non.
    Il faut bien l’admettre : le livre est quelque part.
    On lance ainsi un appel solennel : que celui ou celle qui a emprunté Feuilles d’herbes, de Walt Whitman se fasse connaitre !
    Mais au moins, tout le rayon Poésie est bien rangé.

  • Passer la soirée avec Rimbaud.

    Passer la soirée à lire Marcher, une philosophie, de Frédéric Gros, un très joli livre apporté par le Père Noël. Tous les grands marcheurs y sont : Rousseau, Nietzsche, Thoreau, … et Rimbaud, dont l’auteur rappelle, outre les marches incroyables, « Je suis un piéton » (p. 74), disait-il de lui-même, qu’il est mort à Marseille, où il était « de passage » (p. 75).
    On ne se souvenait pas que Rimbaud était mort à Marseille. Mais on se souvient d’avoir longtemps gardé dans le sac à dos un exemplaire de ses poésies parce qu’on aimait le lire en marchant, ou quand on s’arrêtait pour faire une pause. Un premier exemplaire de poche, à la couverture bleu clair sur laquelle il y avait peut-être la fameuse silhouette de Rimbaud croquée par Verlaine, un volume très usé, corné, rafistolé, avait été perdu lors d’une randonnée dans les Alpes, sans doute au Col du Bonhomme. On l’avait remplacé par l’exemplaire toujours là : un livre de poche aussi, avec le visage de Rimbaud qui se devine en négatif, dans les tons bruns. Les pages sont quasiment toutes décollées ; mais le livre s’ouvre encore aux pages qu’on aime : Ma bohème

    "Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées

    Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou"

    Et bien sûr Le bateau ivre qu’on sut longtemps intégralement :
    "Comme je descendais des Fleuves impassibles,
    Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
    Des peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles
    Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs

    Je sais le soir
    L’aube exaltée ainsi qu’un peuple de colombes"

    Et on laisse sur le côté le livre de Frédéric Gros pour replonger dans Rimbaud et le relire jusqu’au plus profond de la nuit.
    "J’ai tendu des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre; des chaînes d’or d’étoile à étoile, et je danse."